Antiquité tardive, avez vous dit ? Répétez, voir ?

L’empire romain couvre près de cinq siècles… Il commence un peu avant notre ère et va disparaître, en occident du moins, à la fin du Vème siècle. Pendant toute cette période, il sera défendu par une armée remarquable, car il va s’agir de la première armée de métier de taille significative de l’Histoire… Lorsque l’on dit légionnaire romain, tout le monde se représente le combattant du milieu du premier siècle, un légionnaire portant une armure segmentée, avec un scutum rectangulaire et cintré, un glaive coure et un casque à large garde nuque, comme sur la photo du début de cet article.

En fait, ce « look », le legionnaire de l’Empire ne va pas l’avoir si longtemps. A partir du IIIème siècle, la tenue subit de très nettes influences orientales, et l’on va passer, à la fin du siècle, à un équipement plutôt standardisé, produit en grandes séries et non plus à l’unité, qui va doter des combattants qui sont sans doutes bien moins des volontaires que par le passé.

Ce nouveau look, très inspiré des tenues orientales, fait la part belle aux casques à nasal et aux boucliers lenticulaires. Au même moment, le recrutement change, et les troupes viennent de plus en plus des frontières de l’Empire, voire d’au delà. La légion traditionnelle laisse la place à trois types d’unités : les limitanei, sorte de soldats fermiers qui défendent la frontière, les unités palatines qui forment l’armée de campagne accompagnant les empereurs, et qui ne sont autres que les héritières des détachements des légions prélevés au cours du IIIème siècle, et… les fameuses légions. Celles-ci sont des unités plus petites, intermédiaires entre l’armée de campagne et les gardes frontières… La reine des batailles ne sera plus l’infanterie, mais la cavalerie lourde.

Ce look antiquité tardive, inspiré pour l’armement offensif des peuples germaniques et de l’orient pour l‘armement défensif va finalement durer plus longtemps que celui que l’on attribue au légionnaire classique. Plus de deux siècles, contre moins de un siècle pour celui que tout le monde connait. Le combattant va être armé d’un grand bouclier ovale lenticulaire, d’une longue épée, d’un lance utilisée maintenant comme arme d’hast, et d’une protection… si il peut se la payer ! Sa tunique sera le plus souvent ornée de motifs brodés complexes, dont les tissus coptes du très haut moyen-âge nous donnent une bonne idée.

Alors, comment rencontrer ces soldats de Rome ? En France, les manifestations de ce type ne sont pas légion (oups…). Heureusement, le musée des temps barbares de Marle, orienté sur le haut Moyen-Age et la fin de l’Antiquité, a eu la bonne idée d’organiser les 22 et 23 août une grande manifestation sur le thème de l’armée romaine et les barbares. C’est assez rare pour être noté, et remarqué. Chance supplémentaire, l’ensemble de l’évènement a été couvert par Jacques Maréchal – www.pixures.be – photographe de la reconstitution dont nous avons déjà parlé dans ce blog, qui nous a fait l’amitié de nous permettre d’utiliser ses clichés.

Et c’est ainsi que vous pouvez voir de belles photos de nos amis des Herculiani et des Foedoerati, dont la passion est de nous montrer ce à quoi ressemblaient les combattants de cette antiquité qui n’est pas si tardive, après tout !

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