Comment porter un glaive romain au côté

Beaucoup de nouveaux reconstituteurs se posent la question du port du glaive au côté. Nous savons que les soldats (légionnaires ou auxiliaires) le portent à droite, tandis que les centurions le portent à gauche, ce qui est un insigne de leur grade et permet de les identifier du reste de la troupe. Mieux que les bas-reliefs souvent très stylisés, hormis ceux de la colonne trajanne dont la précision des détails est une mine d’or pour le chercheur (bien que l’on puisse débattre de leur degré de réalisme), les stèles funéraires sont généralement les témoignages les plus précis sur la façon dont est fixée cette arme romaine. Deux méthodes semblent employées : une fixation à la ceinture ou une suspension à un baudrier.

 

La fixation à la ceinture :

Ce n’est sans doute pas la méthode la plus ancienne, car du temps où les soldats romains étaient équipés comme des hoplites grecs, leur épée était portée en bandoulière, qui plus est sur le flanc gauche. Il semble qu’ensuite le port à la ceinture ait été préféré, mais il faut bien avouer que les documents iconographiques manquent pour en tirer une certitude. Le pourrait-on d’ailleurs ? En effet, chaque soldat s’équipant à ses frais, on peut logiquement imaginer une certaine diversité dans les armes et leur mode de portage. En tout cas, à la fin de la République et au début de l’Empire, les images antiques montrent deux ceinturons croisés, comme des ceintures de cowboy : sur le côté gauche est lié le poignard, grâce à deux boutons articulés fixés directement sur les plaques décoratives, et à droite pend le glaive. Certains de ces boutons sont magnifiquement ouvragés, comme le prouve une pièce découverte à Herculanum, montrée ci-contre.

Il n’existe pas, apparamment, de boutons similaires employés pour attacher l’épée. Plus simplement, les quatre anneaux tenus par les barrettes horizontales du glaive sont reliés deux par deux (verticalement ou à l’oblique) par des lacets ou de petites sangles de cuir ; ces dernières pouvant même être munies de petites boucles métalliques, comme sur l’artefact retrouvé à Délos (voir ci-contre, à gauche). Ces liens de cuir forment ainsi un passant, dans lequel est tout simplement glissé la ceinture. La méthode est simple et efficace.

 

la fixation à un baudrier :

Cette autre méthode a sans doute été de tout temps utilisée. Elle paraît cependant se généraliser un peu avant le milieu du Ier siècle de notre ère. La raison est peut-être la diffusion des cuirasses à lames (loricae segmentatae) qui ne permettent plus aussi facilement le port à la ceinture. En effet, si le cingulum, alourdi par l’épée et le poignard, reste cependant bien en place lorsqu’il est correctement serré à la taille, cette même ceinture glisse en revanche sur les cylindres de fer de la cuirasse, et peut tout simplement tomber sur les chevilles du soldats, ce qui peut s’avérer préjudiciable…

Le baudrier utilise lui aussi le système des quatre anneaux fixés au fourreau du glaive, et qui est un héritage ibérique. Les reliefs nous montrent que seulement trois anneaux sont reliés au baudrier (balteus) : un sur l’avant, et deux sur l’arrière. L’extrémité de la sangle de cuir qui passe dans le dos est coupée en deux sur sa longueur, sur une 15 de cm environ. Chacune de ces deux languettes est enroulée autour d’un anneau et maintenue par un rivet ou une couture. Ce baudrier est plaqué sur le corps du soldat par sa ceinture passée par-dessus, ce qui retient le fourreau lorsque le glaive est dégainé.

Quelques stèles, mais aussi les peintures funéraires du Fayoum en Egypte, montrent des baudriers décorés de médailles altérnativement dorées et argentées. Les baudriers des officiers supérieurs pouvaient même être agrémentés de pierreries.

voir http://armae.com/antiquite/114epees.htm

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