Connaissez vous le pistolet littéraire ? Ou sportif ?

La seconde moitié du 19ème siècle n’est pas si loin de nous, mais en même temps… il s’y passait de drôles de choses pour l’époque ! Et tout d’abord connaissez vous le pistolet littéraire ? Allez, un indice… cela vaut 360.000€ ces jours ci… Vous ne trouvez toujours pas ? Et bien nous sommes à Bruxelles, le 10 juillet 1873, dans une petite chambre d’hôtel. Dans cette chambre, deux poètes célèbres, Arthur Rimbaud, 19 ans,  et Paul Verlaine, la trentaine. S’agit-t-il d’une rencontre littéraire ? Pas du tout… Rimbaud vient d’annoncer à Verlaine, son amant qu’il le quitte. Ce dernier, ayant appris la chose, est allé se procurer auprès d’un armurier belge un superbe pistolet Lefaucheux en 7mm et tire à deux reprises sur son futur ex-amant. Résultat : une balle dans le mur, une dans le poignet de Rimbaut, et un peu de prison pour Verlaine.

Près de 140 ans plus tard, ce pistolet littéraire ressurgit… et est vendu aux enchères chez Christie’s le 30 novembre dernier. Estimé à 70.000€, il sera adjugé à 360.000€. Et pourtant, il s’agit d’une drôle d’arme… Au début du 19ème siècle, toutes les armes à feu se chargent par la bouche, la mise à feu étant assurée par une étincelle faite par un silex, qui allume de la poudre située dans un petit réservoir, le bassinet, qui elle même se communique à la chambre par un petit trou, la lumière.

Vers 1820, on découvre le fulminate de mercure, qui détonne au choc… Le silex est vite remplacé par une capsule de fulminate de mercure, frappée par le chien, qui allume directement la poudre. Cette capsule est positionnée sur une cheminée, qui communique avec la chambre. Pour autant, il faut toujours charger la poudre par la bouche… Casimir Lefaucheux va inventer la première cartouche moderne : il s’agir d’un réservoir en cuivre, dans lequel se trouve la poudre et la balle, et dotée d’une petite cheminée contenant du fulminate de mercure. On glisse la cartouche dans le canon, et le chien vient frapper la cartouche. Hop, c’est fait…

Dans le même temps, on invente le révolver : un barillet tournant permet de contenir plusieurs charges. Quand celles-ci sont en face du canon et qu’on amorce, le coup part. Les premiers barillets contiennent, comme les fusils à un coup, plusieurs charges et sont dotés d’une cheminée sur laquelle l’amorce est posée. Cela marche très bien, mais le rechargement est assez long.

La combinaison de la cartouche à broche Lefaucheux et du barillet va donner les premiers révolvers modernes, les Lefaucheux, comme celui de Verlaine, désormais célèbre.

Très rapidement, la cartouche à amorce centrale va supplanter celle de Lefaucheux… et on verra apparaître des révolvers pour toutes les occasions… notamment pour les sportifs !!! Mais nous en reparlerons plus tard…

 

 

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