Du Pickelhaube au Stahlhelm, le casque durant la première guerre mondiale

Pickelhaube

Pickelhaube

L’arrêt rapide de la guerre de mouvement en 1914 conduisit à une stabilisation de la ligne de front, et au début de la guerre de tranchées. Nous connaissons tous ses terribles conséquences pour les combattants des deux camps, mais on oublie parfois les aspects liés aux matériels et équipements. Les armées européennes du début de la Grande Guerre sont déjà équipées d’armes extrêmement efficaces, mais ont encore des tenues et équipements hérités du siècle précédent, plus spectaculaires que pratiques.

Shako_hussard_françaisUne pièce fait particulièrement défaut chez tous les belligérants : aucun casque n’est en dotation dans les armées européennes, alors que la tête du combattant est particulièrement exposée dans les tranchées, qu’il s’agisse de l’effet des bombardements, avec des obus explosant au dessus des soldats, ou des tirs ennemis. Les premiers à tester un casque en acier seront les allemands, mais ce seront les derniers à en doter leurs troupes.

casque_brodieLa France commencera à distribuer début 1915 des cervelières à porter sous le képi, qui seront remplacées à la fin de l’année par le fameux casque Adrian, en acier relativement doux. Il sera également adopté par les armées italiennes, russes, belges et serbes. Les anglais suivront, avec le casque Brodie, inspiré des modèles médiévaux et dont les larges bords ont été conçus pour protéger au maximum des éclats des obus explosant au dessus des combattants.

Pickelhaube_artillerieLe casque à pointe allemand n’offrait quant à lui qu’une protection très limitée, à la fois par son matériau, le cuir bouilli ou le feutre, et sa forme, couvrant le haut du crâne. Même les modèles métalliques de la cavalerie lourde n’étaient constitués que d’une fine tôle de fer ou de laiton, à l’efficacité très douteuse. Il coûtait de plus fort cher à produire. Le choix de l’Etat-Major va se porter dans le courant de l’année 1915 vers un modèle relativement couvrant, à l’allure héritée d’un modèle de salade assez répandu au 16ème siècle.

Stahlhelm_1916

Stahlhelm_1916

Un premier lot sera distribué aux troupes de première ligne durant la bataille de Verdun. Compte tenu de la forte diminution du nombre et de la gravité des blessures à la tête, la dotation sera généralisée en 1916 sur le front occidental, les troupes du front de l’est devant quant à elles attendre mi 1917.

Réalisé par emboutissage, en neuf étapes, il est constitué d’un acier au chrome et au nickel, largement plus résistant que l’alliage de son homologue français. Deux rivets intérieurs, fixés à la bombe, permettent d’installer une jugulaire amovible de Pickelhaube traditionnel.Stahlhelm_1916_interieur La garniture intérieure est constituée d’une bande de cuir épais ou de métal sur laquelle sont placés trois petits sachets de cuir permettant d’ajuster le casque à la tête du soldat. Elle est conçue pour tenir le crâne éloigné de la paroi en acier de un doigt sur les côtés et deux doigts sur le dessus, de manière à éviter les blessures provoquées par une déformation partielle ou une indentation du casque sous un impact. Les deux gros rivets latéraux ont une double fonction. Creux, ils permettent de ventiler l’intérieur du casque, mais ils servent surtout à placer une plaque de blindage frontal qui sera finalement peu usitée.

En 1917, le casque sera simplifié, les jugulaires étant simplement attachées à la garniture intérieure. Cette évolution permet également d’éviter les blessures aux cervicales en cas d’impact frontal, le casque se désolidarisant sous l’impact de sa garniture, et partant en arrière sans emmener la tête de son porteur.

Stahlhelm_1918

Stahlhelm_1918

En 1918, une variante dite à tort de téléphoniste apparaît. La bombe est découpée au niveau des oreilles, laissant penser que cette évolution avait pour objet de permettre de porter des écouteurs. Il s’agit en fait d’une tentative destinée à limiter les dommages causés aux oreilles par les déflagrations, mais l’opération n’a pas eu le succès escompté, et le modèle dit de téléphoniste n’a pas eu la carrière de son prédécesseur. En juillet 1918, l’Etat Major fera camoufler les casques, mais l’instruction ne sera pas appliquée très largement.

Stahlhelm_camoufleDans la pratique, le casque perdurera jusqu’en 1935, date à laquelle on réduira quelque peu la visière, ôtera les les rivets du blindage, pour obtenir une forme qui ne sera plus modifiée qu’à la marge par la suite, et encore largement utilisée après la fin de la seconde guerre mondiale par les armées de certains pays.

http://www.armae.com/Recente/202casquesprussiens.htm

Be Sociable, Share!