Edouard Detaille, le plus grand peintre militaire

Dans le monde de la peinture militaire, un nom vient sur toutes les lèvres et est prononcé avec le respect dû au plus grand et illustre d’entre eux : Edouard Detaille. Bien des vocations sont nées à la vue de ses toiles, tant le souffle de l’Histoire les en imprégnait. Beaucoup de ses oeuvres sont aujourd’hui mondialement connues, mais ses études et beaucoup d’autres tableaux plus confidentiels sont à découvrir. Detaille ne fut pas seulement un peintre, mais un homme de son temps, boulversé par la guerre de 1870 à laquelle il participa. Le tableau ci contre, réalisé par Basile Lemeunier, montre le peintre en uniforme de sous-lieutenant de réserve.

Né en 1848 à Paris, Edouard Detaille était issu d’une famille gravitant dans le monde militaire. Sa grande tante était l’épouse de l’amiral Villeneuve, et son grand-père fut intendant de la Grande Armée. Il fit ses débuts dans l’atelier du célèbre peintre Meissonnier, qui le forma à une peinture très académique, lui donnant le goût du détail réaliste et minutieux. Sa peinture intitulée « La halte des tambours », exposée en 1868, fit parler du jeune homme et lança sa carrière.

 Quand la guerre avec l’Allemagne éclata, Edouard Detaille s’enrôla dans le 8e bataillon d’infanterie mobile, avec lequel il fit le coup de feu aux abords de Paris. Son expérience du combat le marqua fortement et lui inspira quelques uns des ses plus grands tableaux, tels que « La défense de Champigny », « Le soir de Rezonville » ou « Le salut aux blessés ». Avec son ami Alphonse de Neuville, il réalisa deux grands panoramas sur la guerre. Devenu célèbre, Detaille voyagea beaucoup en Europe, peignant les armées étrangères, mais aussi en Afrique du Nord avec le corps expéditionnaire. Mais c’est évidemment l’armée française qui l’inspira le plus, et il réalisa près de 400 dessins et aquarelles pour illustrer les « Types et uniformes de l’Armée française ».

A partr de 1890, le Premier Empire fut son thème de prédilection. Possédant une grande maîtrise de l’anatomie des chevaux, il peignit de nombreuses charges de cavalerie. S’appuyant sur des uniformes d’époque qu’il faisait endosser à ses modèles, et utilisant au besoin la photographie, comme le montre le document ci-contre, Edouard Détaille poussa loin le détail juste.

Elu à l’Académie des beaux-Arts en 1892, puis président de la Société des artistes français 3 ans plus tard, il fut l’un des artisans de la création du musée de l’Armée. Il s’éteignit à Paris en 1912.

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