Exposition sur les gladiateurs au musée de Francfort

Jusqu’au premier mars 2015 se tient au musée de Francfort une exposition sur le monde des gladiateurs, intitulée  » Gladiatorien, Tod und Triumph im Colosseum », que nous traduisons pas « Les gladiateurs : mort et triomphe dans le Colisée. » Ce type d’exposition est assez rare, malgré l’intérêt que le grand public porte à ces combattants des arènes. Elle explore les multiples facettes de la vie des gladiateurs, grâce notamment à des artefacts uniques provenant des grands musées italiens, comme celui de Naples ou celui de Bologne.

Les gladiateurs étaient les anti-héros de l’Antiquité. Ils étaient vénérés et méprisés, insultés et admiré. C’est le grand paradoxe de cette profession réputée infamante, mais qu’adorait la foule. Depuis des siècles ces combattants ont fait naître toutes sortes de mythes et de stéréotypes qui ont la peau dure. L’exposition tient à rétablir la vérité, en abordant de nombreux thèmes, comme leur vie à la caserne, leur formation, les soins qui leur étaient prodigués, leur régime alimentaire, etc. Tout leur univers tournait autour d’un objectif unique : en faire des champions du combat.

Bien entendu, les combats sont également étudiés. Habituellement, il s’agissait d’affrontements individuels. Pendant longtemps, les protagonistes étaient issus d’une même catégorie, puis des associations différentes ont été tentées au fil du temps. Certaines ont fonctionné, d’autres n’ont eu qu’une existence éphémère. Quelques catégories ont continué jusqu’à la fin à opposer deux gladiateurs semblables : les equites, les provocatores, les essédaires…

Les objets les plus représentatifs de la gladiature, ce sont bien entendu leurs armes. L’exposition nous en présente quelques-unes, grâce aux prêts du musée de Naples, qui conserve la plupart des découvertes effectuées dans la caserne de Pompéi. D’autres pièces découvertes sous les cendres du Vésuve sont visibles aujourd’hui au musée du Louvre, car elles ont été offertes à Napoléon Bonaparte.

Ce matériel est souvent très beau, avec de riches décorations. Pourtant, il est conçu avant tout pour être efficace. Son développement est empirique, et les armuriers des écoles de gladiateurs ont parfois adopté des pièces militaires existantes, parfois ils ont innové quand les techniques de combat ne trouvaient pas de parallèles dans le monde militaire. C’est ainsi par exemple qu’a été créé le casque du secutor. Tout était donc étudié pour protéger les gladiateurs, qui paradoxalement entraient à moitié nus sur l’arène. Quelques mannequins permettent de ce faire une idée de l’équipement des gladiateurs.

Cette arène – le Colisée en l’occurrence, que certains ont qualifié de 8e merveille du monde – fait aussi l’objet d’une étude intéressante. Des vestiges architecturaux sont présentés. Par la même occasion est abordée la question du financement des spectacles, et des mécènes, des contrats avec les lanistes (propriétaires d’écoles). Les amphithéâtres sont en réalité apparus tardivement. A l’origine, les combats avaient lieu devant des buchers funèbres et avaient une dimension religieuse. Encore un autre aspect qui n’est pas oublié dans cette exposition.

Musée archéologique de Francfort
Karmelitergasse 1
D-60311 Frankfurt am Main
Téléphone 069-212-35896

Horaires d’ouverture
mardi – dimanche de 10 à 18 h
mercredi 10-20 h
Lundi fermé

Admission € 7

Be Sociable, Share!