Gastronomie et oenologie, coup double pour un musée…

Le dimanche 7 octobre 2012 est sans doute une date qui sera retenue plus d’un visiteur du site archéologique de Saint Romain en Gal, près de Lyon. Situé au coeur du vignoble de la Côte Rotie, le musée a décidé depuis bien des années de mettre l’accent sur la viticulture et la vigne dans l’antiquité, avec un petit vignoble, la mise en place de deux pressoirs à l’antique, l’organisation de conférences dégustations sur le vin, et la production chaque année de quelques amphores de vin produit et élevé comme au second siècle de notre ère.

A l’occasion du rendez-vous annuel des Vinalia, célébrées sur le site tous les ans début octobre, le musée a décidé cette année de mettre l’accent sur tous les aspects de la gastronomie de l’antiquité…

Et c’est ainsi que les visiteurs ont pu découvrir, en plus du foulage et du pressurage de la récolte de l’année, de nombreux ateliers dédiés au plaisir du palais. Bien évidemment, le vin et la viticulture avaient la part belle, avec un stand permettant de déguster les cuvées 2011 et 2010 de la production du site, mais aussi ceux de plusieurs producteurs ayant mis au point des productions « à l’antique », avec des vinifications en amphores, ou dolium. Pierre Gaillard, viticulteur en Côte Rotie et partenaire du musée depuis des années, faisait également goûter sa production. De nombreux artisans étaient présents, montrant diverses activités en rapport avec la vigne ou l’alimentation : tonnelerie, fabrication d’amphores, cuisson de céramiques, vannerie, verrie, meules.

Le point le plus original de l’édition 2012 était l’accent mis sur la cuisine elle-même. Les visiteurs ont tout d’abord pu déguster un repas à l’antique préparé par Taberna Romana, composé de poix chiches au cumin, de concombre à l’oleogarum, d’un minutal aux abricots, de lentilles aux poireaux, et pour finir d’un gateau à la brousse et aux figues. Pendant le repas, les reconstituteurs du groupe Pax Augusta ont présenté la manière dont se déroulait un banquet classique, sur un triclinium placé au centre de l’aire de restauration.

En se promenant sur le site, le visiteur pouvait ensuite découvrir une série de stands, toujours animés par le même groupe de reconstitution Pax Augusta. Le premier était un petit campement militaire, où l’on pouvait apprendre que chaque « chambrée » était responsable de la production de son alimentation, avait une meule à grain et fabricait son pain. Joignant le gest à l’explication, nos légionnaires produisaient tout au cours de la journées des petits pains, offerts au public.

Juste à côté, une cuisine romaine était en pleine action, élaborant un minutal aux pommes accompagné des ses petites quenelles au foie, lui aussi proposé à la dégustation, sur des tranches de pain au thym et aux oignons. Une petite compotée de poireaux aux miels faisait également partie des réjouissances. Les douceurs n’étaient pas oubliées, avec des coings cuits au jus de raisin et de grenade, servis sur de petits beignets frits.

L’atelier de cuisine était également en charge de la fabrication du defrutum, ce jus de raisin cuit et réduit en présence de fruits – nos grenades et coings – qui servira à la production de l’une des cuvées du musée, pressées et foulées sur le site.

Et pour finir, une taberna était en action, où le public pouvait découvrir un mulsum maison (vin miellé aux épices), accompagné de petites tartines de gras de porc ou de petites saucisses de lucanie au fenouil.

Pour en savoir plus :