Gros rassemblement de cavalerie romaine à Carlisle

En l’an 127 après J.-C., l’empereur romain Hadrien fit un long voyage d’inspection qui le mena en Angleterre, pour surveiller les travaux entrepris pour l’édification d’un mur séparant le nord du pays de l’Ecosse, afin d’empêcher les incursions des tribus pictes. Nous savons qu’il visita Carlisle, un des secteurs les plus importants de la frontière. A cette occasion, il assista aux entraînements de ses soldats pour examiner leur niveau, notamment de la cavalerie.

En 2017, cet entraînement de cavalerie vient d’être reconstitué à Carlisle, presque 2000 ans plus tard. Pour la première fois en effet, une « turme » complète de cavaliers a été remise sur pied (« sur sabot » serait plus juste), grâce à des reconstituteurs de talent venus de plusieurs pays. Une turma est une section d’environ trente cavaliers commandée par un décurion. Plusieurs turmae formaient une ala, littéralement une « aile », car elle était généralement placée sur les ailes de la ligne de bataille.

Ainsi, une trentaine de cavaliers émérites se sont rassemblés récemment à Carlisle pour évoluer ensemble ; c’est la première fois qu’un tel exercice a lieu depuis deux millénaires. Cet événement a été organisé à l’occasion de l’exposition intitulée Hadrian’s Cavalry, qui tourne dans une dizaine de musées le long du mur d’Hadrien.

Ces cavaliers romains, parfaitement reconstitués, ont été dirigés par un décurion et son porte-enseigne. Cette enseigne est un draco, c’est-à-dire un dragon : une tête en laiton prolongée par une longue manche à air colorée qui ondule dans le vent. Bien sûr, l’empereur Hadrien était là en personne, interprété par notre camarade Yves Rüttimann, qui commande d’ordinaire la XIe légion suisse.

Les spectateurs ont pu assister à une série de manœuvres équestres, qu’il a sans doute été difficile de mettre en place, puisque c’était la première fois qu’autant de cavaliers étaient réunis. Il y eut également des joutes équestres, comme cela se faisait dans les entraînements militaires, où chacun voulait se distinguer aux yeux de leurs chefs.

La cavalerie était l’élément clé dans le dispositif de défense de la frontière, car c’est elle qui pouvait intervenir le plus rapidement. Aussi, de nombreux fortins étaient disséminés le long de mur d’Hadrien. De là, les cavaliers patrouillaient en permanence et informaient le commandement, établi dans des camps plus grands en retrait. A quand une telle reconstitution en France ?

Merci à Yves Rüttimann pour ses photos.

Plusieurs vidéos de cet événement ont été mises sur cette page avant les vacances.

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