La colonne trajane : un reportage antique en couleur

Tout le monde connaît la colonne trajane, et particulièrement les reconstituteurs antiques qui recréent une légion romaine ou une troupe auxiliaire. Elle fut construite au début du IIe siècle de notre ère par l’architecte Apollodore de Damas à la demande de l’empereur Trajan, qui voulait témoigner de ses victoires contre le peuple dace (implanté en Roumanie) et leurs alliés. Cette colonne est ornée de frises sculptées très détaillées qui sont une mine de renseignements pour comprendre le fonctionnement de l’armée romaine et le quotidien des soldats.

Il a fallu une demi-douzaine d’année pour édifier la colonne en empilant ses tambours sculptés avec beaucoup de soin et de détails. Elle se dressait au milieu du forum de Trajan, ce qui permettait aux visiteurs d’admirer les scènes représentées depuis les bâtiments environnants, et sur différents niveaux, car il est difficile de voir les plus hautes quand on se trouve au ras du sol. Il s’agit d’une oeuvre de propagande, et il était donc utile qu’elle soit vue et décryptée facilement. Elle devient le tombeau de l’empereur quand celui-ci meurt en 117 de notre ère. Les cendres de son épouse Plotine rejoindront plus tard les siennes dans la base de la colonne.

Le petit film d’animation visible en cliquant sur ce lien est fort réussi et instructif pour comprendre la façon dont elle fut construite.

Ce qu’on sait peu, c’est que toutes ces sculptures étaient peintes à l’origine, pour mieux faire ressortir les détails. Malheureusement 2000 ans d’intempéries et de pollution ont décapé la pierre qui a été ainsi progressivement lessivée. Peut-être des analyses de pigments seraient-elles encore possible, ce qui répondrait à de nombreuses questions qui intéressent et empoisonnent la vie des reconstituteurs romains.

Des tentatives de colorisation ont été faites, mais le choix des couleurs est basé sur peu d’indices, et on pourrait en débattre à l’infini. Ces reconstitutions sont toutefois fort intéressantes, car elles redonnent vie à tous ces hommes engagés dans deux guerres très difficiles. On décèle mieux ainsi les différents types de combattants (Romains ou barbares), leurs armes, leurs accessoires, les animaux, les machines de guerres, les chariots et fortifications, etc.

 

Il est toujours très difficile de dire à quel point ces reliefs sont stylisés. Les casques par exemple posent problème dans la mesure où il est difficile de reconnaître un modèle précis connu par l’archéologie. La variété des détails souvent à peine perceptibles pour un oeil non exercé, est stupéfiante et très riche d’enseignements. Cependant, il existe sans doute une relative standardisation des combattants pour rendre ces scènes plus lisibles.

Il existe un livre qui remet ces sculptures en couleur, élaboré par Ritchie Pogorzelski.

 

 

 

 

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