L’adoption du casque d’infanterie Adrian 1915

A part pour les hommes du génie, les fantassins français ne vont connaître que des shakos ou képis jusqu’en 1915. Au début de la Grande guerre, l’armée française est encore coiffée du képi à bandeau bleu foncé et turban rouge. Il devient bleu horizon quand cette couleur se généralise. Mais dans cette nouvelle guerre aux moyens de destruction jamais vus, les ravages observés sur les combattants vont inciter en 1915 le commandement à doter tous les soldats d’un casque en acier, connu sous le nom de « Adrian », du nom de son commanditaire, le sous-intendant Adrian.

Jusqu’à cette date, les soldats coiffés du képi, impropre à toute protection et médiocrement utile sous la pluie, mettent souvent leur gamelle dessous pour se garantir des éclats d’obus et des schrapnels. Dès décembre 1914, une première calotte métallique réglementaire voit le jour, expérimentée avec succès en janvier 1915. Dans l’attente d’un véritable casque, reconnu d’intérêt général dès février, 700 000 calottes sont mises en fabrication, notamment dans les établissements Japy.

Grâce aux compte-rendus des différentes armées, Joffre établit le bilan suivant : la calotte se positionne mal dans le képi, et colle difficilement au crâne du soldat, nécessitant l’emploi d’une jugulaire. L’aération de la tête s’en trouve de plus contrainte, entraînant fatigues et maux de tête. Parfois, la calotte sera portée sans le képi, ou dessus. Elle servira ensuite plus souvent de récipient à munitions…

Joffre préconise l’adoption d’un casque, proche de celui en usage dans les batteries à cheval de la 6e D.C. Il en ressort trois prototypes, dont un est choisi le 11 mars, conçu par Georges Scott. L’armée veut en commander 2,5 millions d’exemplaires, mais les délais annoncés sont trop longs. Sur le conseil d’Adrian, il faut donc se tourner vers une autre version, simplifiée, confiée à la maison Japy. Le prototype définitif est validé en avril et adopté par le ministère le 21 mai. Cinq autres sociétés vont se partager la fabrication, pour permettre les premières distributions massive à la fin de septembre de la même année. Avant la fin 1915, plus de 3 millions de casques sont en service.

 

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