Le « cabinet des curiosités » de la reconstitution (suite)

Il y a peu, nous vous avons présenté le travail d’un reconstituteur ayant recréé la panoplie d’un cavalier cuirassé sassanide. Son appartenance à la noblesse expliquait alors une débauche de matériaux précieux et de broderies. Ces guerriers redoutables, terreurs des soldats romains stationnés en Orient, inspirèrent des empereurs qui créèrent à leur tour dans leur armée des unités de cavalerie blindées. Intéressons-nous aujourd’hui à la restitution d’un de ces cavaliers romains cuirassés, réalisée par un reconstituteur australien : Warren Lamblay.

Le premier a avoir imité les monarchies orientales (parthe, sassanide et perse) est l’empereur Hadrien, au début du IIe siècle de notre ère. Notre reconstitution est cependant plus tardive, et peut être datée du IVe siècle apr. J.-C. Au départ, seul le cavalier est protégé par une armure complète, faite à la fois de mailles, d’écailles ou de lamelles ; combinées de manières à offrir souplesses et protection en fonction des endroits du corps.

Mais le cheval restait vulnérable, et s’il était atteint ou tué, le cavalier n’était plus d’aucune utilité à pied, sinon comme archer. Sa longue lance devenait en tout cas inefficace. Aussi la monture fut-elle à son tour garantie des coups par un caparaçon. Ce type de protection n’était cependant pas nouveau, puisque il en existe quelques images de l’époque hellénistique, mais pour l’essentiel composé en cuir et en tissu. Au Bas-Empire, le caparaçon est davantage confectionné en écailles ou en mailles. La tête de l’animal quant à elle reçoit un chenfrein garni de paniers oculaires.

Il existe aujourd’hui d’autres reconstitutions de cavaliers catafractaires (ou clibanaires), notamment chez nos amis des Portes de l’Histoire, des Foederati, mais aussi dans le groupe britannique Comitatus, dont on peut admirer la reconstitution ci-contre (photographie Jacques Maréchal).

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