Le casque corinthien à crête
Quand on pense au casque des anciens Grecs, on pense immanquablement au modèle que les archéologues ont désigné sous l’appellation « corinthien ». Il en existe pourtant différents modèles, mais la statuaire antique, et plus encore la décoration des céramiques, a ancré le casque corinthien dans nos inconscients. Il est sans doute une des plus belles protections de tête qui ait été conçue par des armuriers.
Il faut dire qu’il est élégant, avec ses garde-joues plus ou moins en pointe, qui protègent aussi la gorge du guerrier. Sur l’arrière, la tôle est repoussée vers l’extérieur pour éviter qu’un coup donné par derrière blesse la nuque.
Si les premières version du casque corinthien, datant des VIIe -VIe siècles avant notre ère présentaient plutôt une forme de cloche, avec une découpe simple au niveau des yeux et un sillon vertical pour dégager le nez et la bouche, afin de permettre à l’hoplite de respirer tout simplement, des progrès ont été faits au fil du temps, qui n’ont pas laissé de côté l’aspect esthétique.
Il y a toujours eu plus ou moins de décorations gravées ou moulées sur ces casques, notamment autour des yeux et sur les bords. Il s’agit souvent de palmettes ou de serpents. Parfois une bordure de rivets saillants a été ajoutée. Au Ve et IVe siècle, qui sont l’âge d’or de la Grèce classique, le casque évolue notamment par la découpe autour des oreilles pour faciliter l’écoute, contrainte jusque là. Il est important en effet d’entendre les ordres ou le fracas des armes. Quand il s’agissait d’une phalange dont la seule mission était d’avancer droit devant, cet avantage avait moins d’intérêt.
On ne sait pas si les crêtes avaient une signification, mais avouons qu’elles donnent de la « gueule » au guerrier, grandissant sa silhouette, effrayant l’ennemi quand elle ondule dans le vent. Peut-être est-ce cela sa raison d’être ? On pense à un insigne de grade, comme chez les Romains, mais sur nos nombreux documents, la plupart des hoplites seraient des gradés dans ce cas. La crête transversale, dont l’existence est avérée, désigne peut-être quand même les chefs.
