Le Chateau de Bussy-Rabutin

Chateau de Bussy-RabutinLe château, dans son état actuel, remonte au début du XVIème siècle, date à laquelle la famille de Chandio décide de transformer l’austère place-forte en forme de quadrilatère flanqué de tours rondes en une résidence d’agrément. Pour ce faire, et en s’inspirant de ce qu’il avait pu voir en Italie lors des campagnes de Francois Ier, Antoine de Chandio va faire abattre une des courtines, ouvrant la cour sur le parc, et construire deux galeries latérales. Le corps de logis sera quant à lui doté d’une superbe facade au début du XVIIème siècle, lorsque le domaine passera entre les mains de la famille Rabutin.

Ce qui constitue l’originalité de ce château, ce n’est toutefois pas tant son aspect extérieur que la richesse de ses décorations intérieures qui sont indissociables de l’histoire de l’un de ses propriétaires, Roger de Rabutin, comte de Bussy, plus connu sous le nom de Bussy-Rabutin.

Bussy-RabutinIssu de la noblesse bourguignonne, ayant bénéficié d’une solide éducation, il se destine au métier des armes dans lequel il excelle : capitaine d’infanterie en 1633, lieutenant de la compagnie des chevau-léger du prince de Condé en 1644, lieutenant général en nivernais en 1646, mestre de camp de la cavalerie en 1653, lieutenant général des armées du roi en 1654… Officier capable et zélé, il est aussi un homme d’esprit qui fréquente de nombreux cercles mondains et dont la jeunesse fut fort agitée, peuplée de conquêtes amoureuses, duels et libertinages.

Les Hommes illustresIl sera exilé une première fois en 1659, après une soirée de chasse particulièrement délurée. Ce sera toutefois la publication de l’histoire amoureuse des Gaules, en 1665, qui va sceller son destin, juste après que ses talents d’homme de plume l’eussent porté à l’Académie Française.

Ecrit à l’origine pour distraire sa maîtresse, Mme de Montglas, il réserve à ses seuls amis l’ouvrage qui constitue une satyre pimentée de la vie de la cour du Roi Soleil. Le roman sera finalement publié dans des circonstances qui pourraient elles-mêmes faire l’objet d’une nouvelle savoureuse, conduisant Louis XIV à embastiller puis exiler son Mestre de Cavalerie légère sur ses terres. C’est là que Bussy-Rabutin fera réaliser pour son château une multitudes de peintures qui correspondent soit à des personnages illustres de l’histoire de France, soit à des lieux ou chateaux qu’il Salle des chateauxa fréquentés, et que son exil ne lui permet plus de contempler… autrement qu’en tableau.

Ce souhait d’élargir son horizon sans pour autant quitter ses terres  est la raison pour laquelle nous disposons aujourd’hui d’un aussi riche témoignage iconographique sur une des périodes charnières de notre histoire, le XVIIème siècle. 

Bussy-Rabutin finira par être pardonné par le Roi en 1683, et il s’éteindra en 1693, à plus de soixant-dix ans.

Société des amis de Bussy-Rabutin :
http://www.bussy-rabutin.com
Le Centre des Monuments Nationaux :
http://bussy-rabutin.monuments-nationaux.fr/

Be Sociable, Share!