Le costume au XVIIIème siècle

Le siècle des Lumières est aussi une période pendant laquelle le costume masculin et féminin brille par son faste, tout du moins pour celui porté par la noblesse et la haute bourgeoisie. Aux couleurs sobres et sombres de la fin du régne de Louis XIV succèdent les pastels, les broderies, et une réelle légereté. Si les tenues nous sont bien connues au travers des statues et tableaux, rares sont les occasions qui nous permettent de voir des pièces originales en situation.

L’initiative du musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon, qui présente depuis le 21 avril dernier et jusqu’à fin septembre de nombreuses pièces de cette époque au sein d’une exposition temporaire « Si le XVIIIème siècle m’était conté » mérite donc d’être soulignée, et saluée.

Des pièces exceptionnelles y sont exposées, et l’approche muséographique retenue par les commissaires de l’exposition allie mises en situation et explications didactiques, pour le plaisir des yeux et de l’esprit.

La silhouette féminine est bien connue, avec des robles volantes à paniers et une taille fine gainée dans un corset, dont l’aspect est immortalisé par les peintures de Watteau. On découvre que ces tenues seront remplacées par des robes à l’anglaise, un peu plus légères, avant même la fin du siècle, mais aussi que les femmes portaient d’élégant caracos, et ceci bien avant que la tenue ne se répande sau XIXème siècle.

La tenue masculine comporte les trois pièces qui perdureront, sous diverses formes, jusqu’à nos jours. Sur la chemise, on porte une veste (qui deviendra gilet en perdant parfois ses manches dans la seconde moitié du siècle), et sur le tout un justeaucorps qui sera ultérieurement nommé habit. Une culotte se terminant sous les genoux, et des bas, finissent la tenue. En début de siècle, veste et justeaucorps sont de la même longueur. Les manches de la veste forment de grand revers qui dépasse du justeaucorps. Au milieu du siècle, des soufflets apparaissent à la taille, tandis que les revers des manches se font plus discrets. A partir de 1770, le gilet diminue en hauteur, laissant apparaitre la culotte, en général à pont. Les boutons disparaissent du bas du justeaucorps, et un petit col apparait. A la fin du siècle, le col s’étoffe et forme un grand revers, tandis que ceux des manches disparaissent, et on commence à trouver une double rangée de boutons sur l’habit.