Le sabre d’officier des chasseurs à cheval de la Garde

La semaine dernière, nous avons étudié brièvement l’existence des marins de la garde, dotés d’un petite sabre courbe très original. Poursuivant sur cette lancée, d’associer une unité à son sabre particulier, examinons aujourd’hui le cas des chasseurs à cheval de la Garde Impériale de Napoléon. Le sabre de la troupe est un modèle bien connu, dit « à la hongroise », avec une branche unique. Focalisons-nous cette fois sur un sabre d’officier, tout à fait somptueux.

Les chasseurs à cheval de la Garde sont en fait issus de la petite unité des guides, que Bonaparte forma durant la campagne d’Italie, et qui chargea notamment à Arcole. Il n’étaient que 50 au départ. Cette ancienneté et cette proximité avec le général, puis 1er Consul, explique le fort attachement que l’empereur leur témoignera toujours durant sa vie. Il en était le colonel, ce qui explique qu’il portait très souvent l’uniforme vert des chasseurs. De guides, ils devinrent ensuite « gardes des Consuls ». Ce n’était qu’un changement de nom, et non de mission, qui consistait toujours à escorter et protéger les états-majors auxquels ils étaient attachés.

Avec l’instauration de l’Empire, en 1804, les chasseurs de la Garde des Consuls devinrent logiquement les chasseurs de la Garde Impériale. Un escadron était à tour de rôle constamment aux côtés de Napoléon, en temps de guerre comme en temps de paix. Quelques fois, les chasseurs de la Garde tirèrent l’empereur d’un mauvais pas, notamment à la veille d’Austerlitz, où il manqua d’être capturé par des cosaques. On les surnommaient ainsi logiquement « les chevaliers servants ». Ils ne firent pas seulement le planton, mais ils combattirent aussi avec courage, notamment à Eylau en 1807. A la fin de l’empire, ils totalisèrent environ 800 hommes, partagés entre la Vieille Garde et la Jeune Garde.

Leur uniforme superbe est bien connu. Il est hérité directement de celui des guides de Bonaparte. La couleur verte est la couleur traditionnelle des chasseurs. Ils portaient le dolman avec tresses aurores (dorées pour les officiers), la pelisse rouge, la culotte verte ou en peau, le colback noir. Ils étaient armés du mousqueton, auquel ils ajoutaient la baïonnette quand ils étaient de service à pied. Et puis bien sûr, ils avaient un sabre. Celui que nous présentons en photo est reconstitué d’après un original des collections Brunon, au musée de l’Emperi.

Son fourreau est particulièrement décoré, notamment de motifs en toile d’araignée, et de l’aigle impériale. La calotte de la poignée adopte la forme d’une tête de lion. La lame est bleuie et dorée, et porte sur son dos la mention « Chasseur à cheval de la garde impériale ». Il s’agit d’une sabre d’officier particulier, autrement dit un officier subalterne. On imagine le luxe d’un sabre d’officier supérieur.

 

 

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