L’enseigne gauloise au sanglier

La page Facebook du musée départemental de la céramique de Lezoux témoigne de la découverte des restes d’armement gaulois. Nous en profitons pour relayer cette information intéressante, car au milieu des artefacts se cache la crête dorsale d’un sanglier en bronze, qui faisait office à l’époque d’enseigne militaire.

Cet ensemble a été découvert en 2009 à Corent, que les spécialistes considèrent être un des lieux composant la cité de Gergovie, en Auvergne. Celle-ci est bien connu par le texte que lui a consacré Jules César dans ses Commentaires sur la guerre en Gaule. Sur le site, ont ainsi été mis à jour les restes d’une cotte de mailles, d’un fourreau d’épée, de poignées et d’umbos de boucliers, ainsi que les vestiges de ce qui fut une enseigne militaire surmontée d’un sanglier en tôle de bronze.

Tout nous porte à croire que les archéologues ont exhumé les restes d’un trophée, que les vainqueurs d’un combat érigeaient sur le champ de bataille. Un tronc était dressé, sur lequel étaient fixés des armes offensives et défensives. Les études de Charles Picard ont cependant bien montré que ces trophées étaient composés d’armes provenant des deux camps.

Cette crête est fragmentaire, mais elle a depuis sa découverte été restaurée. Elle est ajourée finement, et fait penser à une autre enseigne similaire découverte à Soulac-sur-Mer (photo ci-dessous), confectionnée en deux tôles embouties et assemblées, entre lesquelles est coincée la crête dorsale. L’enseigne de Soulac est datée du premier siècle avant notre ère, et elle est donc contemporaine de la Guerre des Gaules. Celle de Corent sans doute également. Rappelons également l’exceptionnelle découverte réalisée à Tintignac il y a quelques années, révélant des carnyx (trompettes de guerre gauloise), mais aussi des enseignes.

Ces enseignes sont bien connues par de très nombreuses représentations, sur des reliefs notamment, mais aussi sur bon nombre de pièces de monnaies antiques. Ces enseignes avaient une grande valeur religieuse, et c’est pourquoi elles étaient regroupées en faisceaux lorsqu’il s’agissait de former une alliance et de prêter serment. Des découvertes de sangliers plus figuratifs sont également connues (au musée de St-Germain-en-Laye par exemple). Le matériau employé est cette fois le laiton, et non plus le bronze, et on est donc en droit de penser qu’il s’agit d’enseignes d’unités gauloises intégrées dans l’armée romaine au début de l’empire.

Merci au musée de Lezoux pour cette information (Cl. Alain Maillot. Cd63)

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