Les hussards ailés polonais

Lorsque l’on évoque les hussards, on pense immédiatement à la cavalerie légère de Napoléon. Nous l’avons déjà évoqué dans un autre article de ce blogue, les hussards trouvent leur origine bien avant cette date, en Europe centrale, et sont même considérés comme la meilleure cavalerie du monde au XVIe et surtout au XVIIe siècle. Le Royaume Polono-Lituanien pour lequel ils combattaient, était à cette époque, le plus vaste pays d’Europe. Ces cavaliers avaient la particularité de porter sanglées dans le dos deux grandes ailes, ce qui en faisait des silouhettes fantastiques quand ils chargeaient.

Pour être hussard, il fallait remplir un certain nombre de conditions, à commencer par la naissance. Seul les nobles en effet avaient ce privilège, et se préparaient même au sein de leur famille dès leur enfance. Ils étaient donc tous des combattants chevronnés dans le maniement de toutes les armes, notamment la lance, le sabre et le pistolet. Mais avant tout, ils devaient être d’excellents cavaliers. Leur statut et leur fortune leur permettaient d’acquérir leur propre monture et leur équipement.

L’armement des hussards ailés est influencé pour une bonne part par les ennemis rencontrés sur le champ de bataille : Tatares, Cosaques, Suédois, et bien sûr, Turcs… Ils portent une armure légère et bien articulée, d’abord seulement sur le devant, pour les protéger contre les flèches (moins contre les coups d’arquebuses). Puis, au début du XVIIe, ils se dotent également d’une cuirasse sur le dos, ce qui leur permet d’accrocher dès lors la paire d’ailes qui fera leur réputation. Celle-ci est composée de plumes d’oie fixées sur une armature de bois gainée de cuivre. Flottantes dans le vent, ces ailes impressionnaient l’ennemi et faisaient peur aux chevaux de la cavalerie adverse. Sur la tête, les hussards coiffent un casque de fer, le shezak, muni d’un large nasal. Certains possèdent également des ailes en métal sur les tempes. Le cuirassement des hussards polono-lituaniens en fait des cavaliers « lourds » capables d’enfoncer une ligne adverse, à l’instar des cuirassiers. Pourtant, leur virtuosité de cavaliers et leur armement spécifique en font aussi une cavalerie légère susceptible d’être opposée à n’importe quel type d’ennemi et dans les cas de figures les plus variés.

Ils sont armés en effet de la lance pour perforer durant les charges, de 4 à 5 m de long, mais aussi d’un sabre droit redoutable, le koncerz, de plus d’1,50 m, utilisé comme une pique. Les armes à feu n’étaient pas réglementaires, mais seulement conseillées, surtout contre les Tatares. Au XVIe siècle, ils portent pour beaucoup un arc, remplacé au XVIIe par une paire de pistolets à rouet, puis à silex au début du XVIIIe. Ils pouvaient en outre être armés jusqu’aux dents de tout ce qu’ils voulaient : massue, marteau de guerre, sabre courbe, etc.

La plus célèbre contribution des hussards ailés polono-lituaniens se situe au siège de Vienne par les Turcs, en 1683, où, bien qu’inférieur en nombre, ils défirent l’ennemi et sauvèrent l’Europe.

En Europe centrale, les hussards ailés sont l’objet de splendides reconstitutions. Ils apparaissent aussi dans beaucoup de grands films historiques tournés là-bas. Voici quelques vidéos qui les montrent en action :

http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=HeaQzfE2kHw

http://www.youtube.com/watch?v=f74eUQvPcws&feature=related 

http://www.youtube.com/watch?v=tpVH9UmQORE&feature=related

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