Les marins de la Garde Impériale

A côté des grenadiers de la Garde, ou encore des cuirassiers et des hussards, troupes bien connues de l’armée de Napoléon, il existe de nombreuses unités que seuls les aficionados connaissent. Elles ont une histoire propre qui mérite d’être découverte. Certaines possèdent un uniforme singulier qui leur a donné la faveur des passionnés d’histoire militaire, même si pour la plupart ont ne saurait dire ce qu’elles ont vraiment fait au cours de leur existence. C’est le cas des marins de la Garde.

Pour les amoureux de l’épopée impériale, ce n’est pas une découverte. Mais pour la majorité des gens, il est déjà surprenant que la Garde de Napoléon ait compté des marins sur ses registres. Pour beaucoup, la Garde, ce n’était que des fantassins et des cavaliers. Ces 820 marins et officiers existent pourtant avant l’Empire, puisqu’ils sont issus de la Garde consulaire, chargée depuis 1789 de la garde des différents corps législatifs et exécutifs, puis de la sécurité des consuls à partir de novembre 1799. Ils entrent dans la nouvelle Garde Impériale en 1804, et forment alors 5 équipages.

Le vocabulaire et les grades restent ceux de la marine. Chaque équipage est ainsi commandé par un capitaine de frégate ou de vaisseau. Les marins sont polyvalents. Ils savent tout faire : naviguer bien sûr, mais ce sont aussi d’excellents artilleurs (l’arme des navires), ainsi que des fantassins ou des sapeurs du Génie à l’occasion. Ils sont le fer de lance de l’invasion de l’Angleterre que projette Napoléon, mais la destruction de la flotte française à Trafalgar sonne le glas de ses espoirs. Les marins feront donc la guerre à pied, notamment à Ulm et à Austerlitz, Iéna, Dantzig, Eylau ou Friedland.

La guerre d’Espagne affecte beaucoup l’unité. A Baïlen, le tiers de son effectif est mis hors de combat, et le reste est fait prisonnier. Elle est réorganisée en 1809, mais ne constitue plus qu’un seul équipage de 150 hommes, qui se bat notamment à Wagram. Au retour de la campagne de Russie, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Seulement 85 marins en réchappent. Elle est de nouveau réorganisée au lendemain avec de nouvelles recrues. Vingt et un d’entre eux accompagneront l’empereur en exil. Nous les verrons encore à Waterloo, avant d’être définitivement licenciés après la défaite.

Les marins de la Garde ont toujours impressionnés par la beauté de leur uniforme à la hussard, avec un dolman bleu foncé garni de brandebourgs aurores, et une culotte à noeuds hongrois. Leur coiffure est le schako, d’abord sans visière, portant une plaque spéciale ornée de l’aigle et d’une ancre de marine. Leur gilet est rouge, comme les parements de la veste. Les épaulettes sont en écailles de laiton. Leur sabre les distingue également. Contrairement au briquet de l’Infanterie, celui-ci a une courbure très prononcée, avec une pointe en biseau, et une gravure sur le plat de la lame.

 

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