Les tenues chamarées des lansquenets

En 1508, lorsque Maximilien monte sur le trône du St-Empire Romain Germanique, il doit faire face aux Français à l’ouest, aux Turcs à l’Est et à de nombreuses révoltes dans son empire, et pour cela il cherche à recruter de rudes combattants. Ayant assisté durant sa jeunesse à la déroute des armées bourguignonnes face aux redoutables piquiers suisses, il tente d’enrôler ces mêmes Reislaufer. Mais ceux-ci préfèrent se mettre au service du roi de France, obligeant Maximilien à créer ses propres formations de piquiers, les Landsknecht : les lansquenets, littéralement « les serviteurs du pays ».

Les Lansquenets sont surtout recrutés dans le sud de l’Allemagne, contre forte solde, afin de motiver ces gaillards, soit 4 pièces d’or par mois (un ouvrier agricole en perçoit 1,6 dans le même temps). Les double-solde (Dopelsöldner) sont encore mieux payés, mais en échange ils assurent les missions les plus dangeureuses.

L’aisance matériel des lansquenets est donc réelle, matérialisée de manière très ostentatoire par le port de vêtements excentriques et chatoyants. Jusqu’à cette époque, de tels habits sont l’apanage des riches et des nobles, interdits mêmes aux couches sociales inférieures. Maximilien, pour honorer ces hommes, leur autorise ce luxe par décret impérial.

Très vite les lansquenets se piquent au jeu et abusent des tissus aux couleurs vives, s’amusant à les dépareiller de plus en plus, provoquant ainsi une surenchère vestimentaire de la part des riches qui tentent de conserver cette distinction de leur statut. Pour les dépasser, les lansquenets s’angagent alors sur un terrain où la décence interdit aux autres de les suivre ; ils n’hésitent pas à porter des habits éjourés, dénudant des parties de leur corps, et à exagérer les protections de leurs organes génitaux (braguette).

Leur mise jugée vulgaire influence la mode, et contribue davantage à leur mauvaise réputation, surtout auprès du clergé. Majoritairement protestants, le lansquenets font en effet la guerre essentiellement en régions catholiques, où ils laissent libre court à leur violence. La protection bienveillante de l’empereur à leur égard leur donne beaucoup d’assurance, et ils laissent derrière eux désolation et carnage.

Voir quelques armes de lansquenets :

http://armae.com/moyenage/epee_medievale/kaltzbalger_de_lansquenet_SW259.htm

http://armae.com/moyenage/epee_medievale/Epee_a_deux_mains_SW260.htm

http://armae.com/moderne/132cuirasses.htm

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