L’origine des hussards

La Brigade Infernale, 5ème hussardTout amateur d’histoire connait la silhouette si caractéristique du hussard, cavalier léger emblématique des guerres du Premier Empire. Spécialisés dans l’escarmouche et la reconnaissance, les régiments de hussards étaient réputés pour leur hardiesse et leur impétuosité, n’hésitant pas à montrer leur bravoure lors de faits d’armes spectaculaires. Citons parmi ceux-ci les exploits de la Brigade Infernale du général Charles Louis de La Salle, formée des 5ème et 7ème hussards, capturant avec 500 cavaliers la forteresse de Stettin, comptant 6000 hommes de garnison et 160 canons… Ce général au tempéramment particulièrement enflammé aura sans doute fait plus que nombre d’historiens pour entretenir la réputation de ces cavaliers d’élite, fondant la société des assoiffés, et ayant eu cette phrase célèbre « tout hussard qui n’est pas mort à 30 ans est un Jean-Foutre ».

La tenue de ces combattants trahit une origine orientale, avec une pelisse ornée de fourrure et richement décorée de tresses dorées ou argentées, portée par dessus un dolman tout aussi chamarré, une sabretache et surtout de longues moustaches.

Hussard 1791Cette troupe trouve son origine dans les combattants hongrois du 15ème siècle, héritiers des combattants des steppes d’asie centrale, et qui se sont illustrés dans les conflits opposant l’occident à l’empire ottoman. Apparus pour la première fois au service du roi Mathias Corvin de Hongrie en 1458, ces cavaliers légers rejoindront les rangs de l’armée régulière d’Autriche Hongrie au 17ème siècle, période à laquelle quelques transfuges passseront au service de la France. Après une mise à l’épreuve par le maréchal de Luxembourg, Louis XIV fera former le 19 octobre 1692 un premier régiment de hussard royaux, fort de 150 hommes.

De leur origine orientale, ils conserveront une tenue bien particulière, avec une coiffe souvent ornée de fourrures, un pourpoint et un manteau courts qui deviendront le dolman et la pelisse. Ils vont surtout introduire dans la cavalerie francaise, jusque là attachée aux lames droites utilisées d’estoc, l’usage des épées courbes.  A côté du Hegyestor, sorte de grande épée de près de 1.50m et destinée à embrocher l’ennemi, ils étaient dotés d’une étrange épée recourbée inspirée des armes ottomanes nommée Szablya. Sabre_de_cavalerie_legere_de_la_garde_imperiale

Seule cette dernière arme perdurera, et finira par se répandre dans toute la cavalerie légère, donnant aux armées du début du 19ème siècle une de leur armes les plus esthétiques.

Les hussards et leur uniforme chamarré traverseront tout le 19ème siècle, combattant sous le second Empire, en Crimée, en Amérique Latine… Seule la disparition définitive de la cavalerie à cheval les verra disparaitre dans leur forme traditionnelle, au profit de régiments de blindés légers.

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