Mais comment fixe-t-on la lame d’une épée ?

Qui n’a pas vu une épée ? Qui n’a pas imaginé la force des impacts de la lame sur une armure ? Mais qui s’est posé la question de savoir comment la poignée ne se détache pas de la lame dans de telles circonstances ? Et bien, on en parle aujourd’hui…

En fait c’est à première vue tout simple… La lame est à la base forgée à partir d’un barreau d’acier que l’on aplatit, mais on laisse dans sa forme d’origine la partie que l’on va tenir. Elle est donc bien moins large, comme dans cet exemple datant de l’antiquité.

On va simplement enfiler sur cette tige  la garde, la poignée, et le pommeau. Evidemment, à ce stade, cela ne tient pas franchement bien, et tout est plutôt branlant : on va donc mâter l’extrémité de la lame, nommée la soie, sur le pommeau pour que cela tienne.

On voit cette extrémité aplatie comme un rivet sur la plupart des sabres modernes. Sur la photo ci contre, on voit un petit point blanc au bout du pommeau : c’est l’extrémité de la soie en acier, qui ressort par rapport au laiton de la garde et du pommeau.

Jusque là, ca va…mais si le pommeau et la garde ne sont pas en métal, comment faire pour aplatir de l’acier en tapant sur un morceau de bois ? Et bien les romains avaient déjà la solution… On rajoute un bouton en métal au bout, que l’on enfonce en force pour caler le tout.

Evidemment c’est un peu moins solide, mais cela tient tout de même.

Une autre astuce consiste à former la soie à la forme de la poignée et de la garde. On réalise ensuite deux pièces de la même forme que l’on place de chaque côté, et l’on utilise des rivets pour tenir le tout ensemble. Cela se voit très bien sur l’exemple de poignard romain à gauche : les rivets dépassent.

Bien sur cela complique la fabrication. La palme de l’ingéniosité – et du savoir faire – va revenir aux forgerons du haut Moyen-Age. Le pommeau des armes germaniques et viking est souvent en deux morceaux. Le premier sert à riveter la soie, classiquement. On rajoute ensuite la seconde moitié, qui est fixée par des rivets à la moitié inférieure. Cela permet de claer définitivement la soie mâtée (voir l’exemple à droite, sur une reproduction du modèle de Sutton Hoo.

Et maintenant, on fait comment ? On va fileter le bout de la soie (ou souder une tige filetée sur celle-ci) et visser le pommeau. C’est pratique, mais bon… il y a un petit côté boulon…

 

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