Mais où sont donc passés les glaives romains ?

Tous les passionnés d’histoire et de reconstitution connaissent le fameux glaive romain, cette épée courte qui se porte à droite et qui a donné tant de victoires aux légions. Mais vous êtes vous déjà demandés pourquoi cette arme disparait si vite dès la fin de l’antiquité ?

Le glaive court n’a en fait eu qu’une durée de vie très réduite, sans doute moins de deux siècles. A l’époque de la guerre des gaules, le soldat de César a une arme assez longue, de plus de 80cm. Ce n’est qu’avec l’arrivée de l’empire que le glaive devient court, avec une lame de 45 à 60 cm tout au plus. Le modèle Mayence, en service au début de notre ère et dont nous avons déjà parlé, va être remplacé par le type Pompei, doté d’une lame à tranchants parallèles dans le courant du premier siècle.

Petit à petit, sous l’influence des peuplades germaniques, le soldat romain va opter pour la spatha, initialement réservée à la cavalerie. L’arme mesurera souvent plus de 80cm, et se porte maintenant à gauche : avec une telle longueur, elle serait impossible à tirer de son fourreau de la main droite si elle était portée à droite. Les ceintures sont remplacés par un baudrier dont une partie s’enroule autour du fourreau, en passant souvent sous un pontet.

Un des tous premier modèles attestés pour l’infanterie est celle du légionnaire de Lyon mort en 197, et dont une proposition de restitution est sur la photo jointe. Au IIIème et IVèmes siècles, la spatha domine largement. On trouve quelques cas très intéressants à cette période, comme celui de l’arme de Feltwell. Dans l’hypocauste d’une paisible villa anglaise avait été dissimulée une spatha très originale : une lame à bords droits, avec un centre légèrement incurvé, et un manche en bois dur. Cette pièce est typique de la fin de l’antiquité, et convient tout autant à un combattant « romain » que « barbare ».

Gageons que les habitants l’ont cachée là, comme un bien précieux, au moment d’une invasion. Cette pièce bien particulière, qui aurait pu appartenir autant à un saxon qu’un romain, existe aujourd’hui en réplique à prix abordable ! Comme en plus les groupes de reconstitution du bas Empire sont de plus en plus ouverts…laissez vous tenter !

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