Officier de spahi des années 30

Quand ils entreprirent la conquête de l’Algérie en 1830, les Français furent impressionnés par le courage de l’ennemi. Au fil du temps, l’armée recruta un certain nombre d’indigènes pour en faire des supplétifs efficaces : des tirailleurs, des zouaves, mais aussi des spahis, qui contrairement aux autres, étaient des cavaliers. Ces soldats, qui se motoriseront lors de la seconde guerre mondiale, feront parler d’eux sur tous les champs de bataille. Il reste aujourd’hui un dernier régiment à Valence qui sauvegarde leurs traditions.

Si la couleur des zouaves était le bleu foncé, et celle des tirailleurs était le bleu ciel, les spahis furent quant à eux drapés de rouge. Leur tunique du moins, car le pantalon était bleu. La tenue des hommes de troupes et des sous-officiers différait de celle des officiers. Le tissu pour ces derniers était plus fin et de meilleure qualité. Ces uniformes suivirent les changements de modes au fil du temps.

L’officier dont nous présentons aujourd’hui l’élégante tenue, est un capitaine de spahis marocains revêtu de sa tenue 31. C’est en effet en 1931 que fut inaugurée cette nouvelle tenue, qui reprenait les couleurs qui existaient avant la première guerre mondiale dans l’armée d’Afrique, et que le bleu horizon puis le kaki faillirent faire disparaître. C’était sans compter l’opiniâtreté des officiers africains qui voulaient en imposer aux autochtones par la splendeur de leurs tenues… le fameux prestige de l’uniforme.

Le ceinturon en poil de chèvre et cuir teint en rouge porte une boucle marquée de l’étoile chérifienne, preuve qu’il s’agit d’un spahi marocain (il y avait aussi des spahis algériens, puis des Tunisiens). Cet insigne devrait se retrouver brodé sur son col, mais celui de notre capitaine est une grenade, signifiant qu’il est en fait un officier d’état-major, comme le prouve aussi sa fourragère dorée. La brassard tricolore indique même que c’est dans l’état-major particulier du président de la République.

Comme pour tous les spahis, le képi est bleu ciel, avec le dessus rouge. L’étoile est ici aussi remplacée par la grenade de l’état-major. Le pantalon est de même couleur, avec 3 bandes rouges sur les côtés. Il pourrait porter à la place un pantalon bouffant appelé « flottard », ou une culotte serrée aux mollets pour pouvoir enfiler des bottes d’équitation. Il porte néanmoins les éperons. Son sabre est du modèle 1822, pour officier. Les épaulettes d’officier subalterne sont dorées sur drap écarlate.

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