Peinture de tissus et vêtements

Beaucoup de vêtements des temps passés sont colorés et peuvent être décorés de galons plus ou moins compliqués (points, traits, dentelures…), souvent introuvables dans le commerce. Tisser dans la masse ou broder de telles pièces s’avèrent généralement hors de portée des reconstituteurs, faute de savoir-faire ou de budget. Il existe heureusement une autre technique, qui peut donner de beaux resultats et contenter en partie les puristes : la peinture sur tissu. Cette technique est en effet connue depuis l’Antiquité, comme le révèlent plusieurs découvertes archéologiques.

Evitons d’emblée les tissus synthétiques, difficilement « archéo-compatibles ». Le reconstituteur a le plus souvent le choix entre le lin et la laine, bien que d’autres matériaux s’avèrent possibles selon l’époque et la zone géographique (chanvre, coton, soie, etc.). Pour recevoir une peinture, les tissus à trames serrées et fines sont préférables, comme le lin ou le coton. Les tissus trop filandreux ou à mêches, telle que la laine, sont plus difficiles à peindre.

Il existe des peintures spéciales pour tissus. On en trouve dans les magasins de loisirs créatifs ou dans certaines grandes surfaces textiles. Ces peintures condionnées en petits pots se fixent définitivement au fer à repasser.

Voici quelques précautions d’usage :

– Secouer le pot avant de l’ouvrir pour bien mélanger la peinture.
– Inutile de les délayer avec de l’eau, car elles risquent de couler et de s’insinuer dans les fibres, provoquant des bavures. Prenez la peinture directement dans le pot avec la pointe de votre pinceau.
– Prenez un pinceau pointu, mais assez court et raide, qui agira un peu comme une brosse pour mieux imprégner les fibres du tissu. 
– Avant de peindre, mettez un papier ou un carton sous votre tissu (à l’intérieur de la tunique). La peinture est assez pénétrante et va traverser par endroit pour colorer le verso. Il faut éviter que vous ne fassiez des tâches de couleurs sur l’autre pan de la tunique.

– Vous pouvez faire une sorte de pochoir en carton ou autre, ou dessiner les contours avec un crayon à papier un peu gras, qui marque sans difficulté le tissu.

La peinture sèche très vite, mais pour ne pas compromettre votre travail, il vaut mieux attendre que chaque couche sèche avant d’attaquer le suivante. Ainsi, vous ne risquez pas l’accident. Un peu de peinture chaque jour, et votre tunique ou galon sera vite terminé. Ce n’est pas un travail long, difficile et fastidieux.

INDISPENSABLE : pour fixer les peintures, une fois sèches, il faut passer dessus un fer à repasser chaud. Repassez le tissu à l’envers, ou mettez dessus un autre tissu ou un mouchoir, car le fer risque de faire des traces noires sur la peinture.

A droite, tunique italique du Ve au IIe siècle avant J.-C.

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