Photos de vétérans de la guerre d’Indépendance américaine (1775-1783)

Nous vous avions présenté il y a quelques années maintenant, les photos de vétérans des guerres napoléoniennes, posant dans leurs vieux uniformes, et il nous paraissait étonnant que ces hommes d’un temps aussi lointain puissent ressurgir ainsi à notre mémoire, « en chair et en os ». Aujourd’hui pourtant, nous allons remonter le temps encore plus loin, et vous montrer les visages de quelques soldats qui participèrent à la guerre d’Indépendance américaine, qui eut lieu entre 1775 et 1783… il y a à peu près 240 ans !

Ces documents sont rares, car bien peu de ces patriotes survécurent jusqu’à l’invention de la photographie, vers 1840. Ces premiers clichés, appelés daguerréotypes, sont donc exceptionnels. La majorité a été réuni par un journaliste (Joe Baumam), qui a compilé pendant trois décennies des informations recueillies dans des sources très diverses du XVIIIe et XIXe siècles : récits de batailles, archives généalogiques, fichiers de pensions, lettres, journaux d’époques, historiques de villes ou de comtés, etc. A force de recherches, cette guerre d’un autre âge nous dévoile quelques-uns de leurs visages .

Ces hommes étaient cordonnier, ministre du culte, médecin, tavernier, colon sur la frontière, forgeron ou capitaine de navire côtier… En voici quelques-uns.
GEORGE FISHLEY fut  un soldat de l’armée continentale. Son unité participa à la bataille de Monmouth, lorsque l’armée britannique évacua Philadelphie et se replia vers New York. Il participa aussi à des attaques meurtrières contre les indiens sous les ordres du général John Sullivan. Jusqu’à sa mort il restera une figure importante du New Hampshire, où il vécut, et où il fut  connu comme « le dernier de nos bicornes. »

Ce daguerréotype de JONATHAN SMITH fut réalisé le 20 octobre 1854, soit un an avant sa mort, le 3 janvier 1855. Il combattit à la bataille de Long Island, le 29 août 1778. Son unité fut la première brigade qui sortit de Long Island en décembre, après une violente tempête de neige.

JAMES HEAD rejoignit la marine continentale à l’âge de 13 et servit comme aspirant à bord de la frégate « Reine de France ». Il perdit en partie l’audition du fait des canonnades, et fut fait prisonnier de guerre. A la fin du conflit, il s’installa dans une partie du Massachusetts qui deviendra plus tard l’état du Maine, et fut élu à la convention du Massachusetts à Boston, appelée à ratifier la Constitution. A sa mort, il était l’un des hommes les plus riches de Warren (Maine).

PETER MACKINTOSH avait 16 ans et était apprenti forgeron à Boston, quand, dans la nuit du 16 décembre 1773, un groupe de jeunes gens se précipita dans la boutique pour récupérer des cendres de la forge et s’en frotter le visage. Ils faisaient partie du « commando » qui jeta le thé anglais par-dessus bord dans le port de Boston. Cette « Tea Party » marqua le début de la révolution américaine et est aujourd’hui encore regardé comme l’un des mythes fondateurs de l’Amérique. Mackintosh servit dans l’artillerie continentale. Il était un artisan attaché à l’armée qui ferrait les chevaux et réparait les canons.

ENEAS MUNSON était encore adolescent quand il soigna les blessés de la guerre à New Haven (Connecticut), après que les Anglais eurent envahi la ville. Il fut alors promu chirurgien lieutenant, alors qu’il venait juste d’être diplômé de Yale. En 1781, il est à Yorktown, dans l’armée de G. Washington. Cette bataille se conclut par la reddition du général anglais Cornwallis et la victoire américaine de la guerre d’Indépendance. Plus tard, il abandonnera la médecine et deviendra un riche homme d’affaires.

ALEXANDRE MILLINER s’enrôla très jeune comme tambour dans la garde personnelle du général Washington, qui lui témoigna de l’affection et lui demanda souvent de jouer pour lui. Il fut présent lors de la reddition des Britanniques à Yorktown. Il se souviendra que les soldats vaincus avaient  la tête basse et le cœur gros, mais que lorsqu’il leur fut demandé de déposer leurs armes, l’un d’eux s’exclama qu’ils ne l’auraient pas, et il fracassa violemment son fusil par terre.

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