Pourquoi le nouvel an au 1er janvier ?

Pourquoi fait-on commencer l’année le premier janvier ? C’est une coutume qui remonte à l’Antiquité (comme souvent), et qui démarre en 153 av. J.-C., quand les Romains décident que les consuls entreraient en charge ’à cette date. A cette époque, Rome est une république dirigée par deux consuls qui se partagent le pouvoir et qui changent chaque année.

Leur premier acte était de se rendre au Capitole (l’une des sept collines de Rome, considérée comme le cœur religieux de la cité), pour aller sacrifier au temple de Jupiter Capitolin. Vêtus de blanc et précédant un cortège de magistrats et de sénateurs, ils y montaient sur un cheval blanc qui était ensuite sacrifié au dieu. A cette occasion, il était habituel de s’échanger des vœux pour le bon déroulement de cette nouvelle année politique en prononçant la formule suivante : « votez pour le salut de la République » (« vota pro salute rei publicae »). Ce faisant, les participants s’échangeaient des cadeaux en guise de bons présages, notamment un rameau d’une plante dite « heureuse ».

Le mot « janvier » (ianuarius) vient quant à lui du dieu Janus, connu pour avoir deux visages : l’un tourné vers l’arrière, l’autre vers l’avant, autrement dit vers le passé et vers l’avenir. Cette caractéristique en faisait la divinité toute désignée pour conclure une année et en ouvrir une autre. Dans la Rome antique, le premier janvier n’était pas un jour férié.

Tout change en 46 av. J.-C., quand Jules César réforme le calendrier lunaire et le remplace par un calendrier solaire (que l’on appellera « julien », du nom de César). Désormais, le nouvel an est fixé au Ier mars, qui est le mois du dieu de la guerre Mars, car c’est à cette date que débutent généralement les hostilités. La belle saison facilite en effet ce genre d’activité. Ce décalage de deux mois explique pourquoi le 10e mois de notre calendrier s’appelle octobre (de « octo », le huitième), le 11e s’appelle novembre (de « novo » le neuvième) et le 12e s’appelle décembre (de « decem » le dixième).

Le premier jour de l’année redevient le 1er janvier en 532, car l’Eglise estime qu’il est préférable de commencer un nouveau cycle peu de temps après l’anniversaire de la naissance du Christ (fixée au 25 décembre). Au cours de l’histoire, le nouvel an changera encore parfois, et sera même différent selon les régions. Le bouleversement le plus connu est sans doute celui imposé à la révolution française, avec l’instauration du calendrier républicain de Fabre d’Eglantine. Ce sera désormais le 22 septembre, qui devient alors le 1er vendémiaire an I, car c’est le jour de l’équinoxe d’automne, moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit. Napoléon revient au calendrier grégorien pour se caler sur le reste de l’Europe. Depuis 1806, cela n’a plus bougé.

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