Qu’est-il arrivé au casque de Pericles ?

Le casque corinthien est connu de tous, et est immédiatement associé au hoplite grec classique. Même si bien d’autres modèles, comme le chalcidien dont nous avons déjà parlé, ont été utilisés, il est le casque emblématique du combattant grec.

Si il protège extrêmement bien la tête du combattant, ne laissant à découvert que les yeux et avec une étroite fente pour la bouche, il a cependant plusieurs inconvénients…

Casque_corinthien_en_bronze_hl117Le premier est justement lié à son caractère particulièrement englobant : il couvre les oreilles, et de ce fait rend le hoplite à peu près sourd.  Si la chose n’est finalement pas si gênante pour un affrontement hoplitique traditionnel, caractérisé par le choc de deux phalanges de combattants rangés au coude à coude, elle est peu pratique dans toutes les autres situations.

Une première évolution va donc consister à dégager les oreilles du guerrier… On observera d’ailleurs ceci beaucoup plus fréquemment sur les modèles retrouvés en Italie qu’en Grèce.

PericlesLe second inconvénient du corinthien est la conséquence de sa principale qualité : comme il protège très bien, il enferme aussi la tête du combattant, et tient très chaud. La plupart des hoplites vont donc prendre l’habitude de porter ce casque relevé sur la tête, en arrière. Le principal exemple nous est donnée par Periclès : nous connaissons tous ses représentations, avec son corinthien porté en arrière.

Les italiens, lorsqu’ils vont adopter l’équipement grec, vont bien saisir cette petite subtilité du port du casque au point qu’ils vont le modifier pour pouvoir le porter apulo_corinthien_armaesystématiquement de la sorte. La bombe va devenir moins profonde, l’avant du casque plus court, et c’est ainsi que va naitre le modèle apulo corinthien, dont une belle réplique figure ci-contre.

De manière fort étrange, l’apulo corinthien conserve la mémoire du casque corinthien dont il est issu, avec ses deux yeux, son nasal et une fente séparant les garde-joues – qui sont devenues des garde-front, d’ailleurs. Tous les modèles retrouvés présentent cette étonnante caractéristique, les orifices allant d’ailleurs en diminuant de taille avec le temps.

Apulo CorinthienQuiconque en a porté un ne peut que s’interroger : quel est l’intérêt de porter un casque pour vous protéger le crâne si il a des trous au niveau du front ? Ce détail n’a pas échappé à un combattant italien, qui a en conséquence adapté le sien pour remédier au problème : une plaque de bronze a été rajoutée pour obturer les orifices, souvenirs du casque de Périclès !

 

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