Reconstitution d’un cavalier romain en Germanie

Pour tous ceux qui s’intéressent à l’armée romaine, un passage s’impose au musée de Aalen dans le sud de l’Allemagne. Des vestiges importants de la présence militaire romaine sont visibles dans toutes la région, et particulièrement le long du limes, cette route qui longeait la frontière délimitant l’Empire et le monde barbare. Des tours de surveillance puis un mur assuraient les communications, et en cas de problème, des camps auxiliaires pour cavaliers ou fantassins étaient placés en 2e ligne, et des grands camps légionnaires en 3e ligne.

Dans le musée de Aalen, on peut voir la reconstitution sous forme de mannequin d’un cavalier romaine du IIIe siècle après JC. Son équipement est restitué d’après des artefacts découverts localement. A côté de lui, il y a son cheval entièrement harnaché, avec sa selle, brides et autres sangles, ainsi qu’un carquois de javelines.

L’homme est habillé avec des braies courtes qui lui permettent de monter plus confortablement en selle et d’une tunique à manches longues de couleur rouille. Par-dessus, il a enfilé un subarmalis ou thoracomachus qui rend le port de la cuirasse plus confortable et répartit mieux les ondes de choc. Sa cuirasse est une lorica hamata faite d’écailles de laiton cousues sur un gilet de cuir ou de grosse toile.

Au IIIe siècle, il est courant de trouver sur la poitrine une double plaque estampée qui se ferme par une longue goupille et qui assure ici l’ouverture de l’encolure pour passer la tête. Un certain nombre a été retrouvé en fouilles. Le cavalier porte un petite ceinture dont les plaques datent plutôt du IIe siècle. L’épée – la spatha – est portée à gauche, suspendue à un large baudrier de cuir brodé. Une phalère est appliquée au centre, ainsi qu’un large pendentif à l’extrémité.

La poignée de la spatha est en os, reconstituée d’après un artefact du musée, avec des bagues métalliques sur la fusée. Le pontet de suspension est également en os. La bouterolle ronde est gravée et niellée. Elle aussi est basée sur une pièce conservée dans le musée. Son bouclier est une parma ovale et lenticulaire, cerclé d’un orle en cuir pour le renforcer. Sa décoration est hypothétique. L’umbo rond au centre est bien connu par l’archéologie.

Le cheval est de stature moyenne à l’époque. De nombreuses stèles funéraires sur lesquelles les cavaliers se sont faits représenter, ainsi que leur monture, nous permettent de bien comprendre le harnachement. Celui-ci se compose d’un ensemble de sangles de cuir garnies le plus souvent de pièces métalliques, parfois magnifiques. Les trouvailles archéologiques sont innombrables, car ces pièces se perdaient facilement durant les chevauchées.

Le plus spectaculaire est la selle (une invention gauloise), qui se présente sous la forme d’un gros coussin sur armature de bois, encadrée par quatre cornes, généralement gainées de plaques de bronze pour les renforcer. Les Romains n’utilisaient pas d’étriers. On voit que le cavalier est capable de lancer des javelines en plein galop, puisés dans le long carquois compartimenté accroché sur le flanc du cheval.

 

Be Sociable, Share!