Splendides armes persanes exposées au musée de Cannes

Le musée de la Castre, à Cannes, expose en ce moment quelques chef-d’oeuvres de l’art persan, datant de la dynastie Quajar qui régna sur l’Iran de 1786 à 1925. Ces pièces ont été rassemblées par le baron hollandais  Tinco Martinus Lycklama à Nijeholt, mécène fondateur du musée de Cannes, lors de son voyage en Orient entre 1865 et 1968. Elles ne sont pas sorties des réserves depuis les années 1920, et vont bientôt être exposées dans une salle dédiée. En attendant, quelques-unes sont aujourd’hui présentées au public, dont de très belles armes persanes.

Nous sommes peu familiarisés avec cette histoire orientale, aussi est-il bon de rappeler un peu d’histoire… L’état safavide, après deux siècles de règne, s’effondra en 1722. L’Iran traversa alors une période de crise jusqu’à sa réunification par Agha Mohammad, premier shah d’une nouvelle dynastie, celle des Quajars.

Le 2e souverain, Fath Ali Shah aspira à égaler le lustre des civilisation de la Perse antique, en particulier celle des Achéménides (maîtres de tout l’Orient de 550 à 330 av. J.-C. En réalité, le pays était au coeur d’enjeux géopolitiques, et ses guerres avec son voisin russe l’affaiblirent durablement.

La Perse se modernisa avec le 4e shah, Nasser-al-Din qui voyagea en Europe, mit en place quelques réformes et s’intéressa aux nouvelles technologies. Une révolution constitutionnelle précipitra la chute de la dynastie et son remplacement par celle des Pahlavi (1925-1979).

Cette civilisation haute en couleur a de quoi nous surprendre et nous émerveiller, mais en l’occurrence, ce sont surtout les armes orientales exposées aujourd’hui au musée de Cannes qui intéressent ce blog.

Le visiteur pourra admirer ainsi quelques armes percutantes : haches bipennes, masses d’arme sphériques ou en forme de tête de taureau, piques-hallebardes flammées, mais aussi quelques poignards aux lames courbes et damassées (jambya).

Ce qui nous impressionnent davantage ce sont les armes défensives, avec ces casques à nuquière de mailles festonnées, dont le timbre, surmonté d’une pointe menaçante, est décoré avec élégance d’arabesques toute orientales. Nous connaissons ce type de casques (dit kulah khud)agrémenté d’un long nasal coulissant, sans pourtant jamais le situer avec précision dans le temps et l’espace.

Tout aussi magnifiquement ornées, sont exposées quelques rondaches typiques (appelées sipar), en acier damasquiné incrusté de turquoises, ainsi que des cuirasses cylindriques segmentées (char-aina). Pour finir, un très beau brassard tubulaire nommé bazuband, garni de velours et de coton.

Vous pouvez voir cette exposition jusqu’à fin mai, car sa durée a été prolongée.

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