Subarmalis en cuir… petite histoire

subarmalis_cuir_AM912B ARMAETout reconstituteur le sait : porter une armure sur sa tunique est une très mauvaise idée… à la fois parce que le frottement du métal finira inévitablement par blesser son porteur et parce que rien ne viendra amortir les impacts des coups de l’adversaire. Ce dernier point est particulièrement net dans le cas d’une cotte de maille. Si les anneaux de fer peuvent empêcher l’arme de traverser, ils n’amortissent pas l’impact du coup en tant que tel, et les dommages occasionnés peuvent être très significatifs. Ils faut impérativement porter un vêtement rembourré pour répartir la force de l’impact, et protéger le combattant.

Centurion avec ses ptérugesAu Moyen-âge, cette fonction sera assurée par le gambison, vêtement rembourré comprenant plusieurs couches épaisses de tissu. Dans l’antiquité romaine, c’est une subarmalis – littéralement sous l’armure – qui va équiper les combattants. De cette pièce indispensable, peu de choses nous sont parvenues… mais de nombreuses représentations iconographiques nous donnent de précieuses indications…

Les gradés romains, qu’il s’agisse de centurions, tribuns ou généraux, portent en général des ptéruges, qui viennent compléter l’armure en protégeant le bas du corps et les épaules. Ces ptéruges forment en général deux rangées, celle du dessus étant un petit peu plus courte. Elles sont disposées en quinconce, se recouvrant mutuellement. L’ensemble laisse une complète liberté de mouvement au combattant, tout en apportant une protection significative.

Les statues impériales montrent des lambrequins richement décorés, mais qui semblent flotter assez librement, ce qui militerait plutôt pour des pièces en tissu. On peut toutefois s’autoriser à penser que ces pièces devaient être en cuir pour les militaires exposés au combat.

Le projet de subarmalis en coursLa question qui vient immédiatement à l’esprit est de se demander comment tenaient ces fameuses ptéruges. A notre sens, elles complètent naturellement la protection de l’armure, et doivent être solidaires de la subarmalis plutôt que de l’armure elle-même. C’est d’ailleurs la solution la plus généralement retenue par les reconstituteurs, car à la fois la plus simple et la plus efficace.

Un premier prototypeRevêtant nous-mêmes la tenue des légionnaires de l’empire – vous nous voyez d’ailleurs sur la photographie représentant un légionnaire et un centurion – nous avons absolument tenu à proposer aux clients d’Armae une reproduction de subarmalis originale. Le projet va débuter en mars 2010, quand nous l’exposons à notre partenaire Deepeeka.

L’idée est de concevoir un vêtement qui soit à la fois confortable, tout en protégeant le reconstituteur de sa propre armure. Nous allons donc opter pour une tenue entièrement en cuir, mais sans rembourrage excessif pour conserver une bonne liberté de mouvement. De plus, nous voulons que la subarmalis puisse être le cas échéant portée seule, tout en donnant une fière allure au combattant, ce qui exclut une fermeture centrale.

EvolutionsLe premier prototype nous parviendra à l’automne 2010. Comme on pouvait s’y attendre, de nombreuses choses étaient à revoir… Les ptéruges étaient trop courtes, et ceci malgré nos plans, et surtout leur forme était mal comprise… Pour que le visuel soit convenable, il faut que les lambrequins soient plus larges en base qu’en haut, mais pas trop. Ceux des épaules doivent être moins épais que ceux des hanches, etc…

SubarmalisUn second prototype parviendra au printemps 2011, mais il sera lui aussi largement perfectible, et ce ne sera finalement qu’à la fin de l’année 2011 que nous aurons un produit enfin conforme à nos attentes. Restait à régler deux problèmes importants, celui de la qualité du cuir, et des finitions. Ce ne sera qu’au printemps 2012 que nous serons enfin satisfaits… la production en série peut donc commencer, et la pièce portée à notre catalogue !

 

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