Travail de confinement
Tous les reconstituteurs ont toujours quelque chose à faire pour améliorer ou compléter leur équipement, individuel ou celui du groupe. Un petit quelque chose, mais parfois un gros… Voici un exemple de projet permis par le récent confinement : un CANON-RÉVOLVER HOTCHKISS DE 40 MM, modèle 1879. Rien que ça, et pas moins de 250 heures de travail ! Il est l’oeuvre de passionnés Niçois que nous avons déjà plusieurs fois présentés sur ce blog, par leur reconstitutions diverses, notamment de chasseurs alpins du début du XXe siècle, ou d’un imposant canon de 75.
Rebelote donc avec ce nouveau canon-révolver Hotchkiss. Cette société a été fondée par l’Américain Benjamin Hotchkiss qui s’était installé en France en 1867. Elle fabriqua en 1874 cette arme redoutable et originale, à 5 tubes rotatifs, commandée dans de nombreuses versions par plusieurs pays incluant l’Allemagne, la France et les USA. Son calibre le plus connu était le 37 mm. En 1879, les Français lui préférèrent un calibre de 40 mm destiné au coffres de flanquements et caponnières des fortifications (installation à partir de 1880). Portée de 500 à 1100 m, cadence de tir de 30 à 60 coups.
Cette pièce sans recul tirait des boîtes à mitraille (seule munition retenue pour ce modèle, alors que la plupart des autres canons-revolvers d’autre calibre pouvaient également tirer des petits obus explosifs. L’alimentation en munition se faisait par gravité au travers d’un plateau distributeur alimenté à la main. La rotation des tubes (tous rayés d’un pas différent), s’effectuait au moyen d’une manivelle actionnée à la main. L’affût de casemate présentait un large bouclier protecteur nommé « pare-balles). La cadence de tir exceptionnelle de ces canons permettait de balayer les fossés des forts d’un feu nourri. Ils étaient le plus souvent associés dans les casemates à des canons de 12 culasse plus puissants, mais à cadence de tir inférieure (voir http://www.passioncompassion1418.com).
Depuis des années, en partenariat avec le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, l’association A.H.V.A.E propose au grand public des visites et des animations dynamiques des forts de la Revère et de la Drette, pour raconter en uniforme l’histoire de ces ouvrages fortifiés, ainsi que la vie quotidienne des soldats et leurs missions. C’est en présentant les systèmes de défense que leur est venue un jour l’idée de mettre en situation un canon-révolver. La première tache a été de retrouver les plans. Les pièces ont en suite été découpées au laser, puis tout a été monté comme un jeu de construction.
Ont aussi été reproduites à l’échelle 1 quelques boîtes à mitraille en bois pour accessoiriser le couloir de chargement. Il ne reste plus qu’à l’exposer et le faire vivre lors d’une journée de commémoration ou de vulgarisation historique auprès des institutions publiques dans un de nos forts de la place de Nice.
Merci à Alain Fine pour ces explications et cet excellent travail de reconstitution.
