Un chevalier du XIIIe siècle statufié

La cathédrale de Strasbourg est un de nos plus somptueux édifices gothiques, reconnaissable entre tous à sa flèche unique et à la couleur chaude et rosée de son grès des Vosges : pierre tendre malheureusement qui s’érode inexorablement. Le musée de l’Oeuvre Notre-Dame situé à deux pas recèle quelques pièces de la cathédrale, qui nécessite des travaux incessants et le remplacement régulier de blocs, sculptés ou non, mais aussi de statues. L’une d’entre elles nous montre un chevalier de la fin du XIIIe siècle, originellement installée sur la façade occidentale, sur le contrefort sud du portail central.

Sa position « au repos » et son échelle au 1/1, nous permettent de détailler sa tenue et son équipement militaire, excepté son heaume, retiré pour laisser apparents les traits du chevalier. Son corps est protégé par un haubert descendant jusqu’à mi-cuisses environ, doté de manches longues serrées sur les bras, mais suffisamment larges toutefois pour être enfilée par-dessus un gambison (dont on voit l’extrémité piquée sur le poignet droit), ce qui occasionne ces plis que nous voyons sur la maille, dans le creux des coudes.

Une des mouffles de mailles pend au bout de la manche droite. La main a été dégantée pour être plus libre, car l’homme n’est pas en position de combattre. L’autre main est gantée et tient le pommeau de l’épée. Les jambes sont couvertes intégralement de chausses de mailles, comme c’est l’usage à l’époque, et par-dessus, sur les chevilles, sont posées des éperons à molette ronde. On voit clairement les lanières à boucle qui permettent de les maintenir en place.

Sur la tête, le camail est distendu sur le bas du visage. On devine sur le crâne le cale rembourré de section cylindrique qui donne à la tête cette forme de « tour ». Pour éviter que cet édifice de mailles – qui représente un certain poids – ne glisse, un bandeau le maintient bien serré autour de la tête.

Par-dessus le haubert, un tabard de toile est jeté. Il est formé de deux rectangles de tissu descendants à mi-mollets, simplement cousus sur les épaules et en un seul point latéral, au niveau des hanches. L’échancrure le long des jambes nous permet d’admirer la mailles et les chausses.

L’épée est classique pour l’époque, avec une lame large et des quillons convexes. La forme du pommeau n’est pas visible. L’épée est rangée dans son fourreau, et la ceinture, qui normalement la maintient autour de la taille, est ici enroulée autour de la gaine, et son extrémité est nouée au bas. On voit nettement les deux passants qui servent à la boucler.

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