Un homme d’arme du XIVe siècle (fin)

Avec ce dernier homme d’arme médiéval, nous achevons notre tour d’horizon des sculptures entreposée au musée de l’Oeuvre Notre-Dame de Strasbourg. Dans cette splendide série de soldats endormis, cette autre métope a été également bien restauré au début du XXe siècle. Son état de délabrement alors justifiait la nécessité d’une telle intervention.

L’homme est couché sur son flanc droit. Comme ses camarades, il est revêtu d’un haubert à manches longues et de chausses sur les jambes. Sur la tête, nous voyons clairement le camail, qui est indépendant de la chemise, mais dont on voit le système de fixation directement sur le bord du bacinet. Celui-ci est très simple et sert en fait de sous-casque à un autre couvre-chef qui semble être aussi un bacinet, posé par-terre. Les gantelets ont des manchettes encore courtes.

Sur le haubert, une brigandine a été endossée, doublant ainsi la protection corporelle du soldat. On devine très bien les plaques de métal et le cloutage le long des bras. Cette brigandine pouvait être recouverte de tissus précieux, comme du velours. Mais cela ne suffisant pas, une cotte d’arme a encore été enfilée par-dessus, sans doute en cuir épais, pour protéger la cuirasse des intempéries et des mauvais traitements. Elle est simplement grossièrement lacée sur le devant.

Les armes sont attachées à la cuirasse par des chaînes, pour ne pas les perdre dans la bataille. Ces chaînes sont fixées directement sur le plastron, mais nécessitent des ouvertures dans la cotte d’arme. Il y a une dague sur la hanche droite, rangée dans un fourreau tenu à la ceinture par un simple passant de cuir, et une épée sur la hanche gauche. Une troisième arme est utilisée, une hache munie d’un fer travaillé assez puissant qui préfigure le style gothique qui va bientôt s’embellir et se répandre.

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