Un katana, ça s’entretient !

Nous l’avons déjà dit dans un article récent, le katana est l’arme emblématique du samouraï japonais, et elle va donc être l’objet de toutes ses attentions pour pouvoir la conserver dans un état parfait. Comme pour toutes les armes, l’ennemi principal va être l’humidité et la corrosion…

A la base il faut se rappeler que tout est conçu pour éviter les ennuis. Le fourreau de katana traditionnel – le saya –  qui protège la lame en acier, est idéalement en bois de magnolia, qui a la propriété de maintenir une hygrométrie constante, et maintient la lame au sec. Le fourreau est laqué – plus de 20 couches de laque sont appliquée pour une arme traditionnelle – et cette laque va lui donner une bonne résistance à l’humidité. Le habaki, la petite pièce en laiton au niveau de la garde, permet de coincer la lame dans le fourreau, de manière étanche.

La garde est recouverte de peau de raie, et d’une corde en fil de soie. Les deux ne craignent pas vraiment l’eau non plus ! Les problème peuvent donc survenir lorsque la lame sort de son fourreau… Premier cas de figure, vous venez de porter un coup mortel à un adversaire, et votre lame est ensanglantée. Si vous ne faites rien, c’est la corrosion assurée. Avant de rengainer, vous allez donc exécuter une figure nommée Chiburi, littéralement égoutter le sang. Ce grand « moulinet » nettoie impeccablement les lames dans tous les films de samouraï, mais il n’en est rien en réalité… votre adversaire va tenter de se venger en oxydant votre lame, même mort !

Essuyer la lame va donc être nécessaire. Ensuite, il va falloir la huiler pour éviter toute corrosion. Et si par malheur des traces de corrosions existaient ? Et bien c’est là qu’il va vous falloir vous doter d’un étrange instrument… Il s’agit d’une tige de bois au bout de laquelle se trouve un petit balluchon en tissu, rempli de talc. Vous tapotez la lame avec, et le talc va traverser le tissu pour se déposer sur la lame. Il va vous rester ensuite à frotter ce talc, dont les particules sont assez abrasives, avec une feuille de papier (de riz, bien sur) pour poncer la lame. Ceci fait, il faudra l’huiler de nouveau.

Et l’étrange maillet en bronze que l’on voit sur la photo, à quoi sert-il  ? Tout simplement à changer les rivets en bambou qui solidarisent la lame et la poignée. Les coupes successives fatiguent en effet ces pièces assez tendres par rapport à l’acier, et les changer régulièrement est prudent !

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