Une drôle d’histoire de Claymore

La Claymore est l’arme emblématique des highlanders, et tout le monde visualise la silhouette caractéristique du guerrier écossais portant une telle arme. La Claymore d’origine n’est autre que l’épée à deux mains de la fin du Moyen-âge, avec une longueur allant de 1m40 à 1m50 et une garde dont les extrémités sont souvent ornées de motifs à lobes.

Ce qui fait son originalité… c’est son utilisateur, le highlander, et son mode de transport. La plupart du temps, les épées à deux mains sont utilisées par des chevaliers, et l’arme est transportée par leur cheval. Dans le cas du Highlander, l’arme est attachée dans le dos du combattant.

La Claymore va tomber en désuétude au cours du 17ème siècle, mais cela ne signifie pas pour autant que les écossais ne vont plus se distinguer des autres combattants… Alors que tous les soldats occidentaux adoptent des épées ou des sabres relativement légers, le highlander va utiliser une arme relativement massive, avec une garde panier très enveloppante (à la « Glasgow »), qui sera aussi désignée du nom de Claymore. Au 18ème siècle, à l’époque de la bataille de Culloden, elle équipera largement les fantassins écossais, formant avec la targe une combinaison meurtrière au corps à corps contre des soldats anglais équipés d’un fusil avec sa baïonnette.

Après la défaite jacobite de Culloden, le port en sera interdit, mais l’arme survivra… portée par des officiers écossais dans les régiments de sa majesté. Le modèle 1798 participera par exemple à la bataille de Waterloo. A l’époque moderne, l’arme va disparaître des panoplies, jusqu’à l’arrivée de Jack Churchill.

Cet officier britannique part en effet du principe que pour mener ses hommes au combat, il faut être équipé d’une Claymore, et il ne se privera pas de le faire, comme on le voit sur la photographie ci-contre, où il est à l’extrême droite. Il ne s’agit pas d’une photographie prise en Normandie, comme on le prétend souvent, mais d’un simple entraînement.

Il va compter à son actif de nombreux faits d’armes, dont un mérite d’être noté… Assisté d’un sergent, il va capturer à la pointe de son épée une section allemande de mortier au grand complet. Il faut reconnaître que lorsque l’on voit surgir un homme armée d’une belle lame de 80cm au beau milieu de la seconde guerre mondiale, on doit marquer un petit temps d’arrêt tout de même.

Et puis, quand on combat avec une Claymore, quoi de plus naturel que d’être également le dernier soldat crédité d’un adversaire tué par une flèche ? Et oui… notre homme va choisir de donner le signal de l’assaut à ses commandos, en tuant d’une flèche un guetteur allemand lors de la campagne de France en 1939 ! Et comme si tout cela ne suffisait pas, il jouait aussi de la cornemuse, y compris pendant les combats.

Dans de tels cas, il n’y a qu’une seule chose à dire : vivent les traditions !

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