Une forteresse du XIIIème siècle en Cévennes

tour du canourgue, accès au donjonLe terme « Chateau fort » nous fait bien souvent immédiatement penser aux grandes forteresses féodales du XIIème siècle, dont Chateau Gaillard est sans doute le témoin le plus spectaculaire. Pour autant, la réalité de la vie médiévale était davantage parsemée d’ouvrages de bien moins grande envergure, tout particulièrement dans les régions du royaume les moins riches et les moins peuplées.

Le site de la tour du Canourgue, dans les Cévennes, en Vallée Francaise, nous donne un excellent exemple de ce que pouvait être une demeure seigneuriale au XIIIème siècle, dans une région qui ne disposait pas de grandes terres agricoles ni ressources naturelles, et dont l’économie ne pouvait supporter une construction de grande envergure.

Tour du canourgue, dominant la Vallée FrançaiseSitué au sommet d’un promontoire rocheux dominant la vallée française, du castrum il n’est longtemps resté qu’une haute tour de quatre étages émergeant d’un tas d’éboulis. Les fouilles entreprises en 1990 ont permis de dégager le plan d’un ensemble seigneurial complet, maintenant clairement lisible dans le sol rocheux.

Un fossé taillé dans le roc barre l’extrémité de l’éperon et l’accès au site se fait par un escalier taillé dans la pierre, après avoir traversé le rempart. Plusieurs bâtiments entourent le donjon, dont l’un a conservé une meule à grains et l’autre un foyer.

Restitution de l'ouvrage de défense de CanourgueSon emplacement, son architecture, indiquent qu’il s’agit d’une demeure seigneuriale avant tout destinée à imposer symboliquement l’autorité de ses habitants sur la vallée qu’elle domine avec éclat. Il s’agit d’une forteresse, mais il ne faut pas surestimer sa capacité défensive : des dimensions modestes, des remparts sans chemin de ronde, pas de citerne ni de source intérieure.

Le plus frappant pour le visiteur est la petite taille du logis seigneurial : quatre étages d’une dizaine de mètre carrés chacun, plus trois batiments annexes qui ne dépassent pas une quarantaine de mètres carrés. Les textes contemporains de notre bâtisse évoquent, pour des volumes similaires, une occupation par vingt à trente personnes…

Le chateau, dont la première trace remonte à 1219,  sera abandonné au XVème siècle, période de très nette diminution de la population en Cévennes. Il sombrera dans l’oubli jusqu’à ce que le parc national des Cevennes ne l’acquière, au début des années 80, puis procède à la restauration et à la mise en valeur du site. Maintenant, a quand l’organisation d’un évènement de reconstitution sur le site ?

http://www.cevennes-parcnational.fr/layout/set/fiche/content/view/full/10915/(blank)/1

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