Vercingétorix enfin inauguré

Sans vouloir entrer dans la polémique de l’emplacement de la célèbre bataille d’Alésia, attachons-nous à la non moins célèbre statue de Vercingétorix qui se dresse aujourd’hui au faite de l’oppidum gaulois d’Alise-Ste-Reine en Bourgogne. Après avoir été mise en place au prix de nombreuses difficultés et d’un voyage épique, elle n’avait toujours pas été officiellement inaugurée 150 ans plus tard. C’est aujourd’hui chose faite.

Napoléon III peut être considéré comme l’inventeur de l’archéologie moderne. Sa passion pour la guerre des Gaules l’incita à retrouver les lieux des batailles décrites dans les Commentaires de César. C’est ainsi qu’il se prit d’intérêt pour le site bourguignon et ordonna des fouilles qui apportèrent de nombreux témoignages d’une grande confrontation. A l’issue, on commanda une grande statue du chef gaulois en tôle de cuivre, de près de 7 m de haut, qu’on décida d’ériger au sommet de sa citadelle. La réalisation fut confiée à l’artiste Aimé Millet, qui donna au vaincu d’Alésia les traits de l’empereur Napoléon III.

La statue fut admirée à l’exposition de 1865 dans la grande nef du Palais des Champs-Elysées, puis elle prit le chemin de la Bourgogne, juchée sur un chariot tiré par des chevaux. C’était sans compter les nombreux obstacles à franchir : routes en réfection ou à peine construites, fils télégraphiques, pentes, etc. Les gens accourraient de loin pour voir ce cortège extraordinaire à l’époque, et des femmes s’agenouillaient et se signaient à son passage, ayant mal compris l’identité du héros statufié, pensant qu’il s’agissait de Saint Gétorix.

Pour monter sur l’oppidum, des paires de boeufs furent attelés en renfort. Et après, tout s’arrêta. Il a fallu 150 ans pour qu’enfin on pense l’inaugurer officiellement. La cérémonie a eut lieu le week-end dernier, en présence d’une foule nombreuse, des politiques, mais aussi de quelques groupes de reconstitutions qui en temps normal ont peu de chance de ses croiser. En effet, les gaulois  Mandubiens (jeune troupe très prometteuse) et les légionnaires césariens du groupe PAX AUGUSTA ont rencontré pour l’occasion la fanfares des grenadiers de la Garde Impériale dans leurs magnifiques uniformes (il a malheureusement été impossible de trouver une fanfare du Second Empire).

Les spectateurs ont pu visiter les camps respectifs et apprendre l’histoire du lieu et de la bataille, ainsi que la vie quotidienne des protagonistes. Il y eut bien sûr quelques démonstrations d’affrontements pour expliquer les manoeuvres militaires. La journée s’est conclue par la reddition de Vercingétorix et des autres chefs gaulois devant César. L’objectif de cette scénette était de tordre le cou à la vision romantique de cet événement, qui imagina faussement un Vercingétorix fier, caracolant sur son superbe cheval (qui avait dû être mangé comme les autres au bout de plusieurs mois de siège et de famine).

Pour voir quelques photos de Julien Dromas de cette journée, reportez-vous sur le site du Conseil Départemental : https://www.facebook.com/conseilgeneral21

 

 

 

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