Cet article est la suite de celui traitant du centenier romain du Bas-Empire, publié la semaine dernière.
Les armes du légionnaire romain du IVe siècle sont diverses et variées, allant du bouclier au javelot, comme par exemple le spiculum (l’embrocheur), en passant par l’arme de pique, comme ici l’hasta, utilisée aussi bien contre l’infanterie que contre la cavalerie adverse. Sa hampe est peinte de motifs géométriques.
Le bouclier du légionnaire s’est petit à petit transformé, faisant place à un grand panneau de bois, de forme ovale et lenticulée. Le scutum, qui peut être plus ou moins décoré, est frappé sur sa face externe de l’épisème de la légion des Herculiani Iuniores, légion dite palatine, ou d’élite, encasernée à proximité des capitales impériales.
Depuis longtemps, le glaive a fait place à la spatha, l’épée, forte d’une lame allant de 70 à 90 cm de long. Fourreau, poignée, garde, bouterolle et bélière s’enrichissent de matières précieuses, en fonction de l’avancée dans la carrière du militaire. Les couleurs affichées par le soldat ne sont pas un hasard non plus. La tunique rouge, couleur de Mars, est traditionnellement portée à la guerre depuis des temps immémoriaux, du plus grand général au simple soldat. Cette tunique, dite vestis castrensis, est celle portée au combat, faite de grosse laine épaisse et sans autre décoration, à l’inverse de la paratura, la tunique d’apparat blanche qui habille le militaire lors des grandes occasions, tel que ce tribun des Herculiani Iuniores en tenue d’apparat.
Le ceinturon militaire, le cingulum, ne peut être porté que par les membres de l’administration impériale et les militaires. Il est constitué d’une ceinture de cuir teint en rouge, d’une plaque boucle et d’une contre-plaque se terminant par un pendant. Il est encore structuré de raidisseurs de forme hélicoïdale. Les matières usitées sont évidemment précieuses et ne sont pas sans signification : le bronze aux unités de catégories inférieures, comme pour les simples recrues ; l’argent et l’or pour les gradés et les officiers supérieurs.
Ce centurion a choisi de porter simplement des guêtres rouges par-dessus des chaussettes; faites de laine blanche. Il aurait aussi pu porter des braies, fines et ajustées, englobent le pied dans un chausson intégré.
Rassemblés, tous ces éléments composent la silhouette originale et unique de ce centurion de l’armée romaine du milieu du IVe siècle ap. J.-C., bien loin de l’image d’une armée « décadente ».
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