Aimez vous les films de gladiateurs ?
La gladiature et les gladiateurs exercent un réel pouvoir de fascination, d’autant plus grand que l’idée même d’organiser des combats sanglants pour divertir les foules est à l’opposé des valeurs de notre monde moderne. La reconstitution nous a habitué depuis quelques années maintenant à des images spectaculaires venues tout droit de l’Histoire, et parmi celles-ci, les gladiateurs ne font plus exception…
D’excellents intervenants existent en France, qu’il s’agisse de groupes de reconstitution amateur, de structures professionnelles ou encore de passionnés à mi-chemin entre la reconstitutions et le monde universitaire. Mais saviez vous que les premiers à s’être intéressés au sujet l’on fait maintenant il y a presque vingt ans, en Italie et en 1994 ?
Cette année là, Dario Battaglia fonde en Italie l’institut Ars Dimicandi – littéralement les arts du combat – association ayant vocation à réunir chercheurs et amateurs pour reconstituer par une double approche empirique et historique ce que pouvaient être les sports de combat dans l’antiquité. Il faut dire que le fondateur a le profil requis : passionné d’histoire grecque et romaine, ancien champion d’arts martiaux, un début de carrière dans une unité d’intervention des forces de l’ordre, un nom prédestiné (Battaglia signifie bataille en italien). Ars Dimicandi va commencer par le pancrace et la boxe puis venir à la gladiature en 1996. 
A partir de 1998 l’association travaillera avec l’universitaire allemand Marcus Junkelmann, un premier ouvrage sera publié en 2002, et les interventions en Italie et à l’étranger vont ensuite s’enchaîner.
Intéressé par les techniques de combat en général, Ars Dimicandi va ensuite étendre ses travaux à la légion romaine elle-même. Là aussi, succès et notoriété seront au rendez vous. Lors du tournage de la série « Rome », ce sont les équipes de Dario Battaglia qui vont assurer la formation et le conseil pour les combats et affrontements.
La vocation d’Ars Dimicandi est donc avant tout l’archéologie expérimentale et la reconstitution. L’association fédérée par Dario Battaglia réunit une équipe de combattants chevronnés capables de présenter des affrontements tout aussi spectaculaires que fidèles. L’entrainement des membres est rigoureux et requiert une participation régulière. Des stages destinés à valider les compétences et les techniques acquises sont organisés régulièrement, et ce n’est qu’à l’issue de ceux-ci que le membre obtient le titre de vétéran, et le droit de participer en tant que combattant aux représentations publiques.
Le groupe compte une trentaine de combattants, répartis en quatre grades en fonction du nombre de combats auxquels ils ont participé : 6 spectati enregistrent plus de 200 interventions, 5 vétérans ont combattu dans l’arène entre 100 et 200 fois, une dizaine de tirones – ou bleus en latin – comptent de 20 à 100 combats, et autant de novices se préparent à franchir les étapes de ce cursus honorem…
Si vous avez l’occasion de les voir, ne la ratez donc pas ! Ars Dimicandi est régulièrement présent à Tarraco viva en Espagne, A Xanten en Allemagne, à Augusta Raurica en Suisse, à Saint Romain en Gal en France, et bien sur en Italie. Le caractère tonique des reconstitutions ne manquera pas de vous surprendre… n’hésitez pas à jeter un oeil à cette vidéo pour vous en convaincre !
Le mouvement initié par Dario Battaglia va également rayonner en France à partir de 2000, lorsque plusieurs français associés à sa démarche depuis le début vont fonder Ars Dimicandi France, basé dans l’Hérault, mais c’est là une autre histoire… que nous vous raconterons bientôt !
