Le trésor de l’antique Biriciana
La petite cité de Weissenburg, située en Bavière à 60 km de Nurenberg, mérite largement le détour pour celui qui s’intéresse à l’histoire de l’antiquité… Elle présente en effet la particularité de se trouver sur la frontière de l’Empire Romain, dans les champs décumates, zone située entre le Rhin et le Danube, conquise sous Domitien à la fin du premier siècle et abondonnée au 3ème siècle sous la pression des peuples germaniques, et de posséder les vestiges d’un camp militaire, de thermes, et le plus grand trésor de bronzes et argenterie trouvé en Allemagne.
Le fort de l’antique Biriciana hébergeait une aile de cavalerie, l’Ala I Hispanorum Auriana. Parmi les troupes auxiliaires, donc de non citoyens, ces unités de cavalerie faisaient figure d’élite relative, car il s’agissait des seules unités montées de l’armée impériale.
Le limes des champs décumates comptait plusieurs cantonnements de cavalerie, sans doute parce que la mobilité de ces unités les rendait particulièrement efficaces pour contenir les incursions germaniques sur une frontière pourtant totalement fortifiée.
L’intérêt du site est qu’une partie du rempart et la porte nord ont été reconstitués dans leur état du début du 3ème siécle, donnant ainsi une réelle vie à des vestiges par ailleurs relativement bien conservés.
Ce fort sera détruit au milieu du 3ème siècle, lorsque la poussée barbare conduira Rome à abandonner cette partie de l’Empire. C’est de cette période troublée que date le trésor decouvert juste à côté des thermes attenantes au fort.
Fort de plus de 120 pièces en bronze et argent, il s’agit très certainement de toutes les richesses d’une famille aristocratique, enterrées à la hâte avant l’arrivée de l’ennemi, et que le retrait définitif de Rome ne permit pas à son propriétaire de récupérer.
Toutes ces pièces sont exposées au Musée de la ville qui dispose donc d’une impressionnante collection de bronzes.
On peut aussi y voir une patera percée de nombreux trous destinées à filtrer le vin, des bijoux, et de nombreuses pièces d’équipement militaire, parmi lesquelles les fameux 
casques à visage, emblématiques de la cavalerie romaine des 2ème/3ème siècle.
