Les boucliers celtes de Battersea, Chertsey et Witham
Offrir des armes aux dieux faisait partie des coutumes et pratiques courante du monde celte et germanique. De nombreux objets ont ainsi fini leur parcours dans des étangs lacs et rivières, ce qui va faire le bonheur des archéologues et historiens deux millénaires plus tard.
C’est ainsi que plusieurs boucliers datés du 4ème siècle avant JC ont été retrouvés en Angleterre : celui de Witham, de Chertsey et le modèle de Battersea. Tous trois sont aujourd’hui exposés au British Museum, à Londres. 
Il s’agit dans les trois cas de pièces entièrement réalisés en bronze, alors que les boucliers de l’antiquité sont systématiquement formés de plusieurs couches de bois collées, recouvertes de tissu ou de cuir, et avec finalement peu de renforts métalliques.
L’hypothèse selon laquelle les parties retrouvées correspondraient une couche en métal recouvrant un bouclier de bois est à exclure dans le cas du modèle de Chertsey. L’examen de l’arrière du bouclier – malheureusement difficilement visible pour le public – montre clairement qu’aucune structure organique ne venait le renforcer. Il ne peut pas non plus 
s’agir d’une pièce utilisée en combat. Dans tous les cas, le métal est relativement fin, et serait immédiatement percé par une lance ou rapidement endommagé par un coup d’épée. De quoi s’agit-il finalement ? On suppose aujourd’hui que cette arme est avant tout une arme d’apparat, utilisée lors de cérémonies ou de grands évènements. Sa grande valeur est sans doute la raison pour laquelle elle a naturellement été utilisée comme offrande.
Le cas du bouclier de Witham est différent. Il s’agit clairement d’une « peau » de bronze qui devrait recouvrir une bouclier plus classique, en bois cette fois-ci. Sur cette peau de bronze était placée une pièce de cuir qui figurait un sanglier, qui n’a malheureusement pas survécu très longtemps à l’air libre. Haut de 1m, le bouclier de Witham était clairement une arme utilisable en combat.
Le modèle de Battersea est quant à lui une source de questions. Il s’agit là aussi d’une couverture en bronze destinée à être posée sur un support en bois. Pour autant, la taille du bouclier pose 
question : il ne mesure que 77cm de haut, de qui est largement insuffisant au regard de la taille moyenne des boucliers de cette époque. Sa décoration, au répoussé et émaillée, n’aurait pas davantage résisté au moindre engagement. Il s’agit donc très probablement d’un objet avant tout votif, destiné à être offert aux dieux.
La qualité de sa finition, la beauté de sa décoration en font une création typique de l’art celte du 3ème 4ème siècle avant notre ère. 
Il a inspiré de nombreuses reproductions et artistes, dont le dernier en date est Stefan Jaroschinski, Son métier est justement la fabrication de reproductions de la Tène… C’est sa superbe réplique que nous présentons ci-dessous…
