Reconstitution de cavaliers romains sous la République

Nous montrons souvent des fantassins des légions romaines sur notre blog, mais peu de cavaliers. Réparons cette injustice aujourd’hui, en vous présentant une reconstitution de deux cavaliers du Ier siècle avant notre ère. Détaillons rapidement leur équipement, qui n’est pas banal, et qui diffère sensiblement avec celui des cavaliers impériaux que nous connaissons mieux.

Ces deux cavaliers sont issus du groupe de reconstitution historique et d’archéologie expérimentale PAX AUGUSTA, connue pour ses restitutions de légionnaires de l’époque augustéenne, mais aussi césarienne. La première chose à signaler, est la petite taille des chevaux. Les animaux dans l’Antiquité étaient en effet moins grands que leurs congénères actuels. Ces chevaux mesurent environ 1,50 m au garrot.

Ils portent un harnachement qui préfigurent celui qui sera en usage au début de l’Empire, mais qui présentera plus de décorations, avec notamment l’ajout de pendentifs. Les grosses phalères n’apparaîtront que vers le milieu du Ier siècle de notre ère. Les selles sont un modèle gaulois adopté par l’armée romaine. Il s’agit d’un gros coussin rembourré sur un arçon de bois, muni de quatre cornes qui permettent au cavalier de bien tenir en selle, car celle-ci est dépourvue d’étriers, qui n’apparaîtront que bien plus tard.

Les cavaliers portent une cotte de mailles (elle aussi une invention celte), enfilée sur une tunique de laine bleue. Cette teinte est sûrement propre à la cavalerie. On remarque les braies, qui atténuent le contact cuisant de la selle. L’armement est constituée avant tout de la lance, qui est l’arme avec laquelle on pique l’ennemi, mais en la tenant en l’air, et non coincée sous le bras, ce qui pourrait désarçonner le cavalier au moment de l’impact, sous la violence du choc.

 

 

Pour escarmoucher, il peut aussi jeter des javelines à courte distance, qui sont rangées dans un carquois de cuir pendu à la selle. En dernier recours, le soldat dégaine son épée. Les bas-reliefs montrent généralement le port sur la hanche droite, comme dans l’infanterie. Ceci complique l’opération consistant à monter en selle, déjà difficile en raison de l’absence d’étriers. Le modèle d’épée est le gladius hispaniensis, dont la longueur est adéquate pour un cavalier devant disposer d’une plus grande allonge (en raison de la hauteur du cheval). Sous l’Empire, quand le glaive d’infanterie verra sa longueur réduite, l’épée du cavalier (spatha) restera longue quant à elle.

Le bouclier est ici la parma equestris, typique des chevaliers romaine (le premier rang de la noblesse). Elle est formée en cuir de boeuf épais, sous presse. L’historien Polybe témoigne de la médiocrité de la protection obtenue. Le casque est un modèle attico-béotien, très en faveur en cette fin de République, surtout chez les officiers. Ce modèle pointu est visible sur un cavalier sculpté sur un relief du Louvre, dit « autel d’Ahenobarbus ».

 

 

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