Aïe ! Mes doigts !

Tous ceux qui se sont essayé à l’escrime médiévale ou antique le savent, il y a un petit problème, même avec des armes bluntées… Pour frapper, il faut sortir la main qui tient l’arme de derrière le bouclier, et du coup, elle est bien exposée, et on peut s’en mordre les doigts.

Plutôt, on peut se faire taper sur les doigts, et ce n’est pas bien bon pour la santé, surtout si l’on est informaticien, pianiste, ou orfèvre !

La protection la plus évidente consiste à porter de solides gants en cuir. Nul doute que c’était le cas au Moyen-âge et dans l’Antiquité. Au premier Empire, les gants feront d’ailleurs partie de la panoplie de la cavalerie. Cela protège bien des égratignures, mais contre un solide coup, si en plus la lame est tranchante, il n’y a plus de garantie.

Très vite, on a eu l’idée de renforcer les gants de cuir en ajoutant de la cotte de maille par dessus. C’est mieux pour les coupures et les lames tranchantes, mais cela ne protège toujours pas des fractures en cas d’impacts violents. Une maille, sans protection rembourrée, le gambison, c’est mieux que rien, mais pas tellement plus. Et une protection rembourrée sur les doigts, ce n’est pas pratique.

L’étape suivante, à la fin du Moyen-Age, consiste à rajouter sur le gant une protection en plaques de fer articulées.

Là, c’est franchement mieux, car on protège à la fois des coupures et des impacts. On trouve d’ailleurs des gantelets montés directement sur un gant, ou des protections articulées dans lesquelles on glisse une main déjà gantée.

Le problème de cette façon de faire est que l’on finit par perdre quelque peu la mobilité des doigts, et le sens du toucher. Finalement, quelqu’un a eu une idée : comme on replie la main sur l’épée ou le bouclier, seule la partie externe est à protéger… et c’est ainsi que l’on a du en venir aux gantelets dits mittons, pour mitaines… la protection s’arrête à la première phalange.


Nous vous montrons ci-contre un exemple en fer, mais aussi un modèle en cuir, avec son canon d’avant bras associé.

 

A la renaissance, le bouclier disparait, et l’épée devient rapière. La problématique de la protection de la main reste cependant, et ce sera cette fois l’arme qui apportera la réponse : on voit des rapières à coquille, où tout la main est protégée. Ce sera aussi le cas avec les claymores écossaises de la fin de l’indépendance. D’autres rapières sont dites à panier : la protection est donnée par un enchevêtrement de fils métalliques.

Avec l’avènement des armes à feu, la question deviendra moins présente, si ce n’est pour les sabres de cavalerie jusqu’au début du 19ème siècle.

En tout cas pour un reconstituteur escrimeur, mieux vaut opter pour une protection de mains, les doigts sont finalement assez fragiles !!! On pense toujours au casque, mais moins à ses mains, du moins jusqu’à avoir pris un bon coup sur les doigts !

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