Arquebuse, mousquet ou fusil ?

Arquebuse_a_mecheMais quelle différence y a t il au fond entre une arquebuse et un mousquet, ou encore un fusil ? Et bien, ce n’est pas si simple… Car si il y a bien une sorte de règle, elle tend à changer un peu de nos jours, du moins pour les reconstituteurs…

trait_a_poudreLes premières armes à feu portatives apparaissent au XVème siècle : il s’agit des traits à poudres. L’arme est sommaire : il s’agit d’un tube de fer, renforcés par des anneaux de fer nommés frettes, fixé sur une tige en bois Un trou – la lumière – permet d’enflammer la poudre. C’est plus un minicanon qu’une arme portative, et il n’y a pas vraiment de crosse. Les couleuvrines, petits canons à main, mais en général placés sur un affût, en sont une variante. Dans tous les cas, on met à feu avec un bâton portant une mèche, ou enflammé.

Au début du XVIèmes siècle on voit apparaitre des armes à feu un peu plus sophistiquées, héritières de ces traits à poudre et couleuvrines. Elles sont portables, et surtout ont un dispositif d’allumage incorporé, avec un serpentin qui porte une mèche allumée. En appuyant sur le levier, la mèche se rabat, enflamme la poudre, et le coup part (souvent, sauf si il pleut). Le bassinet est un perfectionnement notable : il s’agit d’une petite réserve extérieure de poudre, qui va s’enflammer avec l’arrivée de la mèche, et qui va a son tour enflamment la charge dans le canon. Ces armes seront nommées arquebuses.

On va aussi trouver des mécanismes de mise à feu originaux, les rouets. Le principe est un peu celui du briquet moderne : une roue râpe une pierre, produisant des étincelles, qui allume la poudre.  Un ressort permet d’armer la roue. Dans tous les cas, les arquebuses restent assez lourdes et encombrantes, et s’utilisent souvent avec une fourquine pour en appuyer le canon.

Lorsque les arquebuses vont réduire en taille, on va plutôt parler de mousquet… mais la situation va se compliquer avec les armes dotées d’une platine de mise à feu à silex. Plus de mèche, ni de roue tournant, mais un chien portant une pierre dure qu’un ressort va propulser sur une pièce râpeuse, la batterie, ce qui permet de faire des étincelles, et d’allumer la poudre du bassinet. Ce sont ces armes que l’on va voir tout au long du XVIIIème siècle, etpendant les guerres du premier empire, avec peu de changements.

Mais quand apparait donc le fusil ? Ce mot, à l’origine, désigne la pièce de métal utilisée pour battre le silex et faire des étincelles – c’est à dire la batterie de nos platines à silex. En francais, on va donc plutôt désigner les armes à feu du XVIIIème sous ce nom que sous celui de mousquet, réservé aux arquebuses du XVIIème siècle.

Et c’est là que tout se corse… En anglais, le mot musket désigne une arme à feu longue à canon lisse, ce qui est le cas de la plupart des armes à feu du XVIIIème siècle. Comme les termes mousquet et fusil coexistent, que l’anglais utilise le mot musket, et que les nationalités sont nombreuses sur les évènements de reconstitution, le mot mousquet va se répandre un peu plus chez les francophones.

Et comment appelle-t-on un arme à canon rayé en anglais ? Rifle, comme le fameux Baker Rifle des tireurs d’élite anglais des guerres du premier empire, et ce mot là se traduit à coup sur par fusil… Bigre !

 

 

 

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