Caroballista ? en voici une belle reconstitution !

caroballiste_legion_XIPublius Flavius Vegetius Renatus, plus connu sous le nom de Végèce, nous explique que chaque légion était équipée de 55 caroballistae. Mais de quoi s’agit-il donc ? Le nom contient à la fois le mot baliste – qui fait donc référence à ces « arbalètes » sur pied romaines, plus connues sous le nom de scorpion, et la racine « car », qui veut justement dire… voiture !

Notre caroballista est donc une sorte de scorpion monté sur une charette… et donc , pour oser une analogie tout a fait anachronique, la version antique de nos modernes canons d’assaut.

caroballiste_moduliAu premier siècle de notre ère, la technologie des scorpions va progresser, permettant de réaliser, à puissance de tir identique, des armes plus petites. Contrairement à l’arbalète, l’énergie qui propulse le carreau ne provient pas d’un arc, mais de deux faisceaux de tendons ou cordes dans lesquels sont plantés les bras de l’arme. Ces faisceaux sont astucieusement fixés sur des pièces en bronze qui permettent de retirer l’ensemble, et donc de les changer rapidement quand les tirs successifs les ont quelque peu sollicités.

caroballista_colonne_trajanneLa taille de l’arme diminuant, il est maintenant possible de la fixer tout simplement sur une voiture romaine classique, du modèle le plus simple qui soit. La colonne trajanne nous donne d’ailleurs une excellents « image » de cette pièce. On s’aperçoit d’ailleurs que l’affut sur lequel l’arme est posée est relativement petit, ce qui se conçoit bien si l’on veut que l’arme soit à la hauteur du tireur qui voudrait l’utiliser sans la déposer de son chariot.

centurion_legion_XI_photographie_Jean-Michel_BuscailEt c’est bien là que se trouve l’originalité de notre caroballiste ! Il ne s’agit sans doute pas d’une simple arme transporté sur une voiture tirée par des mules, mais d’un ensemble susceptible de tirer tout en restant solidaire de son socle. La reproduction que vous voyez sur les photographies, réalisée par nos amis de la légion XI basée en Suisse, bascule en effet de 45° lorsque les animaux sont dételés… ce qui comme par hasard donne l’inclinaison correspondant à la portée de tir maximale. Le diamètre des roues est de 110cm – conformément à celui de deux exemplaires différents retrouvés en fouilles – et l’arme se trouve donc parfaitement à hauteur d’homme lorsque la voiture est à plat…

Cette reconstitution est tout à fait fonctionnelle… notez d’ailleurs la robustesse du mécanisme de tir. A pleine puissance, les contraintes sont considérables, et on ne peut pas se permettre d’approximation… En tout cas, un grand bravo à nos amis helvètes pour cette belle réalisation, qui a été visible tout le week-end durant les dernières journées gallo-romaines de Saint Romain en Gal.

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