Casque d’archer auxiliaire romain

De tous temps, les Romains ont utilisé les services de mercenaires ou d’alliés dans leurs armées, autant dans la cavalerie, la marine, ou l’infanterie. Les Romains étaient experts dans le combat d’infanterie, avec le bouclier et le glaive. Ils dédaignaient en revanche le maniement de certaines armes, jugées peu honorables, car tuant de loin. C’étaient le cas notamment de la fronde et de l’arc. Des Romains, surtout aux premiers âges de Rome, ont bien entendu eux-mêmes manié ces armes, dont tout chef de guerre ne pouvait se passer, mais on les réservait surtout aux plus humbles.

Par la suite, les plus fameux archers viennent de Crète. César parle dans ses relations de la guerre civile d’archers Rutènes (des Gaulois du Sud), mais lorsqu’il combat en Afrique, il mentionne également des archers de Palestine et de Syrie. C’est en effet essentiellement des provinces orientales de l’Empire qu’est issue la majorité des corps d’archers de l’armée romaine, au titre de troupes auxiliaires suppléant les légions.

Quelques rares stèles funéraires nous dévoilent grossièrement une partie de leur équipement. Mais le document le plus précieux en notre possession est la colonne trajane, dont deux reliefs sont ici présentés. Les plus reconnaissables portent une tunique longue, typiquement orientale. D’autres en ont une plus courte. Cependant, il est remarquable de constater que tous ces archers, à pied ou à cheval, portent des casques coniques, ce qui est là encore un trait oriental. Rares sont les casques de ce genre qui ont été exhumés par les archéologues. Le plus célèbre a été découvert en Thrace. Cette pièce somptueuse est en bronze et entièrement décorée de figures mythologiques encadrées par des arceaux. Des perforations à l’arrière suggèrent la présence d’une nuquière souple rapportée. Celle-ci pouvait être en mailles ou en écailles cousues sur un support de cuir ou de tissu.

Les reconstituteurs peuvent aujourd’hui compter sur un modèle plus simple, de la gamme Deepeeka, qui est une version améliorée d’un modèle plus ancien, plus difficilement portable quant à lui. Cette nouveauté représente l’un des casques, simple de forme et de décoration, que l’on voit sur la colonne de Trajan. Il est en fer, cerclé de laiton et possédant aussi des bandes de laiton rivetées, réunies au sommet du cône et coiffées d’un bouton massif.

La nuquière a été également revue et améliorée. les grosses écailles ont été abandonnées pour de plus petites, offrant une plus grande souplesse à l’ensemble. Ces écailles sont cousues sur un support de cuir, mais le haut de la nuquière n’est pas emprisonné sous le bord inférieur du casque, comme auparavant, ce qui la rendait encore plus rigide. A présent, confort et esthétisme ont été soignés. Les garde-joues ont été enfin remplacées. Les précédentes, trop globuleuses, en tôle de laiton trop fine, ont fait place à un modèle en fer plus plat, cerclé de laiton. Ces améliorations permettent de porter ce casque en tête plus agréablement, notamment aussi grâce à la coiffe intérieure en cuir, qui est là encore une nouveauté appréciable.

Ce type de casques donnera naissance à la série des spangenhelms, dont l’usage se popularise à la fin de l’Empire romain et durant tout le Moyen-Âge.

voir : http://armae.com/antiquite/111casquesromains.htm

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