Christel Savarese, ou le travail de la mosaïque à l’antique

Travail du mosaïste à la marteline

Travail du mosaïste à la marteline

L’antiquité gallo-romaine nous a laissé de superbes pavements de mosaïques. Plus d’un passionné d’Antiquité a rêvé d’en réaliser un, et bien sur avec des méthodes à l’antique. Aujourd’hui, le nombre de reconstituteurs capable de présenter à la fois les outils et la méthode, mais aussi de produire des pavements entiers, se compte sur les doigts d’une main. Christel Savarese est l’une de ces personnes…

Dans son travail de mosaïste, Christel Savarese essaie d’un point de vue technique et esthétique de se rapprocher le plus possible des méthodes antiques, en utilisant des outils tel que la marteline et le tranchet, pour débiter les tesselles dans des matériaux comme le marbre, le calcaire, la terre cuite, les pâtes de verre. 

Sinopia et pose de tesselles

Sinopia et pose de tesselles

Les mosaïstes ont laissé de nombreuses œuvres pour la postérité, mais paradoxalement leur activité, à la différence d’autres artisanats d’art, a laissé peu de trace d’atelier et très peu d’ouvrages signés. Citons ici les données de fouilles archéologiques de la villa du Pont d’Ancy, (l’Aisne) où des outils (tranchet, marteline) et une cuve à chaux ont été mis au jour; ainsi qu’une aire de débitage de tesselles de la villa de Séviac (Gers).

Les méthodes de déposes de mosaïques et de travaux de restauration mises au point dans la seconde moitié du XXe siècle ont permis aux archéologues de mettre en évidence sur le support de chaux des traces ténues de couleur rouge ou noire. Il s’agit du dessin (la sinopia), qui marquait les lignes directrices aidant la composition de la mosaïque. Pour les reproductions de mosaïque antiques, Christel travaille donc, tout comme dans l’Antiquité en pose directe sur de la chaux, en ayant dessiné auparavant mes motifs.

Ostia stèle des mosaïstes

Ostia stèle des mosaïstes

Lors de reconstitutions d’ateliers de mosaïstes, elle s’appuie également sur de rares sources historiques. Tout d’abord les écrits de Vitruve (Ier siècle av. J.-C.), nous renseignent très précisément sur les étapes de travaux de maçonnerie nécessaires en amont de la réalisation d’un sol en mosaïque (opus tesselatum, signinum, sectile…). Cela lui permet d’expliquer au public la division du travail dans les équipes ainsi que le déroulement de la chaîne opératoire allant de la réalisation des sols à la création d’emblema. En appui des sources littéraires, elle se réfère également à la seule représentation iconographique illustrant cet artisanat. Il s’agit d’une stèle funéraire découverte à Ostie (tombe Isola Sacra, Italie) qui représente un groupe de mosaïstes au travail.

Matrone d'Aquileria

Matrone d'Aquileria

L’intérêt essentiel de ces reconstitutions, en taillant et posant sur place chaque tesselles, est de contribuer à faire découvrir ce très long et passionnant artisanat. Cette méthode de travail permet de restituer des motifs, des reliefs, des ombres et des couleurs de mosaïques, semblables à celles que nos ancêtres pouvaient voir il y a plusieurs siècles de cela, et donner toute la magie de ces images de pierres.

Pour en savoir plus :
Christel Savarese
Chemin de Chateau Roussillon
66000 Perpignan
christelsavarese@orange.fr
http://www.artificinamosaique.fr/

Be Sociable, Share!