Comment démonter une arme 18ème…
Un 1766 entièrement démonté
Tous les mousquets ou pistolets jusqu’au Premier Empire sont très facilement démontables. L’objectif était de permettre de replacer des pièces ayant subi des dommages le plus rapidement possible. Sous le Premier Empire, une certaine standardisation va se mettre en place, qui permettra de procéder aux réparations en campagne, en recomposant une arme en bon état à partir de plusieurs pièces endommagées.
Vous avez besoin de très peu d’outils pour procéder à l’opération : un tournevis, un clous et un petit marteau suffisent…. Attention au choix du tournevis. Les vis sont en général assez grosses, mais la fente est étroite. Si vous utilisez un tournevis trop gros, vous risquez de blesser la tête de la vis… et trouver des vis de rechange est une gageure !
Dévisser la platine
La première étape consiste à enlever la platine, qui forme un bloc comprenant le chien et son ressort, le bassinet et sa batterie, elle-même solidaire d’un petit ressort destiné à la maintenir plaquée sur le bassinet. Pour cela, dévissez les deux grosses vis situées de l’autre côté de l’arme. Elles sont fixées sur une plaque en laiton (la contreplatine), afin de permettre un serrage efficace, et traversent le pistolet ou le fusil de part en part pour s’attacher sur la platine elle-même, dont les trous sont filetés. Attention, elles n’ont pas nécessairement la même longueur, donc repérez bien leurs emplacements !
La platine et sa queue de détente
Ceci fait, attrapez fermement la platine et tirez la. Elle vient normalement toute seule. Vous verrez qu’elle est dotée d’une petite queue, perpendiculaire à l’axe de l’arme. Il s’agit de la pièce sur laquelle la détente agit pour débloquer le chien, et permettre le tir. Le grand ressort placé à l’avant est celui qui actionne le chien.
Dévisser la queue de culasse
Pour enlever le canon, plusieurs opérations sont nécessaires. Il faut tout d’abord ôter la grosse vis qui maintient la queue de culasse sur le bois. Cette vis traverse aussi l’arme de part en part, et vient se fixer sur le pontet, la pièce protégeant la détente sous l’arme (cette pièce est parfois nommée sous-garde).
Ceci étant fait, il faut ensuite enlever l’embouchoir, pièce métallique qui solidarise le canon au bois, à son extrémité.
Dégager l’embouchoir
Une sorte de cliquet à ressort vient empêcher l’embouchoir de se déboiter accidentellement. Il faut appuyer sur la partie du cliquet qui dépasse de cette pièce pour l’enfoncer, et donc dégager l’embouchoir. Dans le même temps, il faut chasser l’embouchoir vers l’extérieur, ce qui peut nécessiter quelques petits coups de marteau. En ce cas, pensez bien à protéger la pièce avec un morceau de cuir ou un chiffon, pour ne pas marquer le métal avec votre marteau.
Chasser la goupille
Sur un pistolet, vous avez fini… il vous reste à enlever le canon. Sur un fusil, plusieurs autres opérations sont nécessaires. Il vous faut d’abord enlever les grenadières, qui solidarisent également le canon au bois. Elles sont fixées comme l’embouchoir, avec un cliquet à ressort. Pour finir, le canon peut être encore fixé par des goupilles. Celles-ci traversent le bois de part en part, ainsi qu’un petit anneau soudé sous le canon. Il faut les chasser, en suivant la méthode que nous allons voir plus loin.
Les goupilles une fois chassées
Si vous voulez démonter le pontet, il faut d’abord enlever les vis qui le fixent au bois. Cela ne suffit cependant pas… car une ou plusieurs goupilles peuvent le solidariser au bois. Prenez votre clou, coupez la pointe pour avoir une surface à peut près plate, placez le sur le bout de la goupille à chasser et tapez au marteau, et chassez la goupille. Votre pontet est libéré.
La gâchette est aussi fixée au bois par une simple goupille : procédez de même. Ca y est, vous y êtes, tout est démonté ! Vous pouvez aussi démonter le talon (la plaque métallique qui protège la crosse, et qui sert de casse-tête sur la plupart des pistolets).
Canon et queue de culasse vissée
Vous l’avez remarqué, le canon, cylindrique au début, mais a deux pans plats au niveau de la culasse… Pourquoi ? Tout simplement pour vous permettre de le serrer dans un étau, et de dévisser la queue de culasse ! Attention à bien protéger les mâchoires avec des mordaches pour ne pas blesser le métal. L’opération n’est pas simple, mais est possible. Elle permet de bien nettoyer le canon en cas de besoin.
Voila, vous savez tout ! La platine se démonte également, ce qui permet d’adoucir les ressorts si besoin, ou de régler la sensibilité de la détente, mais c’est une autre histoire…
