Connaissez vous le lupanar ?

Aphrodite au lupanarQui ne sait quel type d’établissement se cache sous le terme plus qu’évocateur de lupanar ? Tout le monde a sa petite idée sur le sujet, bien sur, mais qui sait d’où vient ce nom bien étrange ? Tout simplement du nom lupa, qui veut dire la louve…

Lupa était le surnom donné aux prostituées par les romains de l’antiquité, qui voyaient en leurs péripatéticiennes bien des points communs avec l’animal. Le premier cité est la rapacité insatiable de la louve, au sens propre et au sens figuré. Pour certains, les cris nocturnes des prostituées racolant leurs clients rappelle étrangement le hurlement du loup, et d’autres citent également le partage entre louve et lupa d’une odeur plutôt forte…

Le lupanar est donc, littéralement, l’antre des louves… Les lieux sont loin d’avoir la connotation négative qu’ils ont aujourd’hui, le romain les considérant comme indispensables au bon fonctionnement de la cité. A la fin de l’antiquité, Augustin écrira même « Bannis les prostituées de la société et tu réduis celle-ci au chaos à cause de la luxure insatisfaite ». Le fréquentation du lupanar est chose facile, et présente bien moins de danger que des liaisons hors mariage avec d’autres femmes qui, elles, peuvent être punies par la loi.

Martial, dans ses épigrammes certes satyriques, vente d’ailleurs à l’un de ses amis les avantages de la lupa par rapport à la matrone, expliquant qu »elle montre au grand jour ce qu’elle met en vente, elle ne fait pas étalage de ce qu’elle a de beau en cachant ce qu’elle a de laid. D’une maCellule d'un lupanar a Pompeïtrone, on ne peut voir que le visage, le reste elle le cache sous un vêtement tombant jusqu’à terre ».

La condition de la lupa n’est pas pour autant très enviable. Esclave, elle est exploitée par un leno ou une lena, et envisage sans doute sa profession sous un angle bien moins favorable que celui de Martial. Il Une bien belle meretriceexiste plusieurs types de lupanar, en fonction des moyens des clients, et si les grandes maisons sont sans doute de qualité, il ne faut pas oublier que les lupa les plus défavorisées errent simplement à la sortie des villes, au milieu des tombeaux, simplement coiffées d’une perruque rousse marque de leur profession…

A l’opposé, on va trouver de vraies courtisanes, les meretrices, résidant dans de somptueuses demeures, ayant leur propres esclaves, et coûtant une vraie fortune à fréquenter. La non plus, la société romaine ne mettra pas d’interdit particulier. Verrès, gouverneur de la Sicile, s’affiche publiquement avec la divine Chelidon lorsqu’il rend la justice… Si il est vrai que les courtisanes se doivent de porter une toge brune, vêtement d’infamie qu’elles partagent avec les femmes adultères, elles savent les agrémenter de vêtements transparents et richement ornés, qui en font rapidement la marque de leur profession.

 

 

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