Connaissez vous les Herculiani Iuniores ?

Qui a dit que le légionnaire romain de la fin de l’Antiquité n’était pas bien équipé et ne savait pas se battre ? C’est ce que tentent de réfuter, avec brio, une association française, la « Fabrica Martiorum : Herculiani Iuniores ». Rassemblant des passionnés de l’Antiquité romaine tardive, ces membres reconstituent avec la plus grande fidélité possible les équipements et la vie quotidienne des hommes de la légion palatine des Herculiani Iuniores.

Cette ancienne unité auxiliaire originaire d’Illyrie a été élevée au rang de légion par Dioclétien pour ses aptitudes au combat, et surtout pour l’utilisation d’une arme de jet meurtrière, la plumbata.

Vous remarquerez que ces légionnaires étaient lourdement équipés avec des casques pour la plupart plaqués, des cuirasses d’écailles longues et courtes ainsi que de cottes de mailles, tout en portant un bouclier lenticulaire frappé d’une des versions de l’épisème des Herculiani Iuniores. En somme, rien de plus normal me direz-vous pour une association de reconstitution historique que de reconstituer de telles armaturae.

Mais c’est oublier qu’elle compte en ses rangs des écrivains tel que Patrick Demory, auteur de polars historiques (Le Feu de Mithra et Les Conjurés d’Amida entre autres), des chercheurs en Histoire romaine comme Marty Guillaume, étudiant en Master, mais aussi des auteurs spécialistes de l’armée romaine du IV^e

siècle.

Damien Deryckère en fait partie : il a récemment publié un ouvrage sur lequel il travaille depuis longtemps, Le Soldat Romain au Combat IVe – Ve siècle Ap. – J.C.: Introduction aux techniques martiales individuelles et collectives. Comme son titre l’indique, il s’agit avant tout d’une conséquente introduction richement sourcée et illustrée, aussi bien par ces mêmes sources que par des photos de reconstitution de son association, sur la façon dont se battait le légionnaire de cette période.

Il tenait de la gageure d’écrire sur un art martial disparu, mais le pari est réussi. Cet ouvrage se veut donc avant tout comme une somme qui sera utile à toute personne intéressée par la peu connue armée du Bas-Empire et par l’Histoire militaire, mais aussi à tout pratiquant en arts martiaux et aux reconstituteurs.